Un symposium international sur la vie, l'œuvre et la pensée du philosophe français Jacques Derrida s'est tenu durant deux jours, mercredi et jeudi, au palais de la culture de Tlemcen, organisé par le laboratoire phénoménologie et ses applications de l'université Abou-Bekr-Belkaïd, avec le concours de la direction de la culture, la maison d'édition Kounouz et l'association algérienne des études philosophiques. Les participants, parmi lesquels de nombreux chercheurs algériens, marocains, tunisiens, français et étudiants en magistère de philosophie, se sont penchés durant cette rencontre scientifique sur le parcours épistolaire de l'humaniste et écrivain contemporain (1930-2004) à l'origine de la notion de déconstruction et de l'étude des couples d'opposition, notamment en linguistique, littérature, psychanalyse. Coïncidant avec la journée mondiale de la philosophie commémorée le 26 novembre de chaque année, ce colloque qui avait pour thème central "Derrida et ses contemporains : tradition, traduction, déconstruction" aura permis d'aborder de nombreuses questions en rapport avec les travaux du grand penseur et ancien directeur d'études à l'école des hautes études en sciences sociales de Paris. Influencé qu'il fut par Platon, Freud, Marx, il est auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels De la grammatologie, la Carte postale de Socrate à Freud et au-delà, l'Ecriture et la différence, la Voix et le phénomène. Les exposés présentés lors de ces deux journées, suivis de discussions sur l'influence exercée par Derrida sur ses contemporains, ont notamment porté sur "Derrida entre Platon et Rousseau : la question de l'écriture", "Jacques Derrida et Michel de Certeau : la fascination du mystique et les promesses de l'écriture", "Du langage pur à l'épreuve de la traduction entre Derrida et Benjamin", "Derrida contre Gadmer ou le dialogue des sourds", "Jacques Derrida : quelle pratique de la phénoménologie ?", "Derrida et la question de la vérité dans l'art". Les participants ont été unanimes à reconnaître le grand talent du philosophe disparu à l'âge de 74 ans, laissant un immense patrimoine littéraire pour l'humanité. Ce colloque a été précédé en 2006 par une autre rencontre scientifique ayant pour thème "Derrida à Alger". B. A.