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Colloque international à la Bibliothèque nationale
Jacques Derrida, un parfum d'Algérie
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2006

Des instants de forte solennité, qui en associant l'hommage à la mémoire, ont restitué Jacques Derrida dans sa condition originelle d'adolescent natif d'El Biar et donc son ancrage dans une Algérie à laquelle il aura, toute sa vie, le sentiment d'avoir été arraché. Jacques Derrida parlera, d'ailleurs, bien plus tard, à ce propos, de nostalgie. Il quittera, pas vraiment de son plein gré, cette terre magnifique où les Derrida étaient présents depuis cinq siècles.
Que pouvait-il y faire, lui qui, à l'amorce des années cinquante, sortait seulement de l'adolescence. Jacques Derrida n'a que 19 ans lorsqu'il quitte El Biar pour suivre son destin. Il s'inscrit à l'Ecole normale supérieure de Paris, dont il sera un brillant étudiant, et bien après, dans les années soixante, un directeur d'études qui fit autorité. Sa carrière française, pas davantage que l'aura qui entoura son séjour aux Etats-Unis en qualité de professeur à Harvard, ne firent oublier à Jacques Derrida d'où il venait. Encore très jeune, Jacques Derrida, le judéo-arabe, avait eu la lucidité de bien identifier une politique comparable à l'apartheid de l'ordre colonial qui contingentait les Algériens de sorte qu'il ne pouvait pas, lui, être en contact avec eux, malgré la proximité et l'ancienneté du voisinage intercommunautaire. Cet épisode des jeunes années aiguisera chez le philosophe le sens du vivre ensemble, comme le rappellera Mustapha Cherif, le coordinateur scientifique du colloque international d'Alger sur Jacques Derrida.
Victime lui-même du système colonial
Le philosophe n'avait jamais oublié le pays natal. Jean-Luc Nancy, philosophe français qui fut proche de Jacques Derrida, citera dans une communication édifiante l'un des textes majeurs que ce dernier avait écrit sur l'Algérie dès 1962, après l'indépendance. A cet égard, Jean-Luc Nancy fera justice de ce qu'il nommera les soupçons, voire les accusations de mollesse politique qui entourèrent longtemps Jacques Derrida. Implicitement, la comparaison ne pouvait être faite qu'avec l'un de ses grands contemporains, Jean-Paul Sartre, dont le combat est connu. Jean-Luc Nancy expliquera que Jacques Derrida n'entendait pas mêler la philosophie et la politique : à l'égard de l'Algérie, il n'en pensait pas moins. Jacques Derrida était lui-même victime de cet arrachement engendré par le système colonial. La romancière Helene Cixous fera, dans une mise en situation poignante, une topologie de cet arrachement dont des Français comme elle ressentent les effets. Mais la communication de Jean-Luc Nancy ouvrait sur des pistes qui ne pouvaient pas être insondables quant au lien entre Jacques Derrida et l'engagement politique. Le philosophe s'était en réalité inscrit dans les enjeux de son époque, lui qui fut altermondialiste, tenant d'une cité des réfugiés, partisan des sans-papiers et d'une manière plus large de tous les exclus. Il n'est pas surprenant que la rigueur morale, la rectitude du philosophe aient eu un tel impact dans le monde. Le Brésilien Silviano Santiago a témoigné de l'influence qu'exerçait la pensée de Jacques Derrida sur les intellectuels de son pays, tout comme l'Egyptien Anouar Moghit a relevé que les divergences dans les approches ne l'ont pas empêché de comprendre et même de partager les interrogations exprimées par Derrida. Celui-ci a bâti un édifice conceptuel d'une rare complexité, dont la pierre de touche est le principe de déconstruction dont tous les intervenants au colloque international d'Alger seront unanimes à souligner qu'en aucun cas, il n'était fondé sur le déni. Jacques Derrida, en s'appuyant sur un ensemble de théories mises en œuvre par des devanciers aussi illustres que Jean-Jacques Rousseau ou Hegel, avait cherché à déverrouiller la pensée philosophique. Il était, en cela, un homme des ruptures.


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