Pour la sixième édition du Festival national du théâtre amazigh de Batna (prévu du 10 au 18 décembre), le TR Batna prépare une nouvelle pièce, mise en scène par le talentueux Faouzi Benbrahim. Cette comédie noire raconte les péripéties d'un maire et de ses collaborateurs, qui ont appris grâce à leur système de téléphone arabe que leurs administrés (le peuple) vont se soulever contre eux à cause de leur mépris, injustice et arrogance. C'est sous la houlette du jeune et non moins talentueux metteur en scène Faouzi Benbrahim que le Théâtre régional de Batna entre en compétition lors de la prochaine édition du Festival national du théâtre amazigh, prévu au TR Batna du 10 au 18 décembre prochain. En parfaite harmonie avec le slogan et leitmotiv de cette édition, à savoir accorder plus de place aux jeunes, les commandes de cette nouvelle production ont été confiées effectivement à un jeune qui a été distingué plusieurs fois par des prix dans des compétitions nationales (à l'exemple du Festival national du théâtre professionnel d'Alger). Mais cette nouvelle collaboration avec le TR Batna pour le jeune metteur en scène revêt un caractère particulier, puisque c'est sa première expérience avec le théâtre d'expression amazighe. Ceci n'entame bien évidemment en rien le talent et le savoir-faire de cet artiste, puisqu'il s'agit, comme il nous l'a si bien souligné, "d'une expression universelle, celle du 4e art". Le nouveau spectacle du Théâtre régional de Batna s'intitule Arni akernigh, qui peut se traduire par "en veux-tu en voilà", expression qu'on retrouve à travers le grand Aurès et qui fait partie du répertoire usité dans les situations loufoques et moqueuses, pour exprimer le ras-le-bol. D'après un texte de l'auteur syrien El-Boussairi et une adaptation du docteur en art dramatique Mme Ben Aïcha de l'université de Sétif, le metteur en scène dit avoir "bien ficelé et concocté une pièce en humour sombre et corrosif". Cette comédie noire raconte les péripéties d'un maire et de ses collaborateurs, en réalité des acolytes, qui ont appris grâce à leur système de téléphone arabe que leurs administrés (le peuple) vont se soulever contre eux à cause de leur mépris, injustice et arrogance. Ils tentent donc par différents moyens (tranquillisants) d'absorber ce énième mécontentement. La situation peut paraître banale et même quotidienne ; les scènes se passent dans un cirque, pour mieux exprimer, voire aggraver la situation. On dit bien d'une situation chaotique, quel cirque ! Ce spectacle se base sur le jeu des acteurs. Faouzi Benbrahim estime que "la langue vient au second plan ; on peut voir un spectacle se jouer en chinois et on comprend". La barrière de la langue semble ne plus poser de souci ou contrainte, puisque aussi bien le théâtre de Batna que d'autres théâtres, mais aussi des associations et coopératives viennent prendre part à ce festival consacré au quatrième art en expression amazighe et viennent, pour certaines, de régions et zones non berbérophones. Un grand effort a été fourni par le Théâtre régional de Batna pour que la participation soit plutôt nationale que régionale et c'est gagné. Pour rappel, 15 troupes de différentes régions du pays prendront part à ce rendez-vous, dont 7 en hors compétition, sachant que ces troupes se produiront également hors de la ville de Batna, puisqu'elles donneront des spectacles dans différentes communes de la wilaya : Aïn Yagout, El-Madher, Seriana, N'gaous, Tazoult. En parallèle à cette fête du 4e art, des ateliers et des conférences seront animés par des spécialistes du monde du théâtre. R H