Les actes du colloque seront édités par le CNRPAH, organisateur de ce colloque, qui en est à sa cinquième édition. Un colloque international sur le patrimoine musical de la Kabylie s'est tenu du 1er au 3 du mois en cours, à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa. Il a été organisé par le CNRPAH (Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques). Les communications de cette 5e édition du colloque du CNRPAH, après celles d'Alger, de Tlemcen et de Béchar, se sont articulées autour d'un thème central : "Patrimoine musical de la Kabylie : contextes, formes et systèmes". Des travaux de recherches dans le domaine, effectués par des universitaires nationaux et étrangers, Salima Dada, Mehenna Mahfoufi (Algérie), Mehdi Trabelsi, Mahmoud Guettat (Tunisie) ou Pierre Augier (France) pour ne citer que ceux-là, ont été donnés sous forme de communications. Plus d'une vingtaine de conférences ont porté sur les chants oraux d'endormissements, de mariages, religieux, amoureux... durant les trois jours du colloque. Certaines conférences ont été illustrées par des films sonores. Tous les conférenciers ont souligné la nécessité de rassembler et de sauvegarder ce patrimoine riche de Tamazgha, voire de toute l'humanité. Dans son allocution d'ouverture des travaux du colloque, le directeur du CNRPAH, Slimane Hachi, a signalé que son institution "consacre un centre de recherche qui travaille sur l'héritage culturel. Il travaille pour la confection et l'instauration de banques de données en la matière. Le CNRPAH a ouvert avec les universités de Paris 1, de Paris 10, de Berlin et de Gabès en Tunisie des formations en anthropologie et ethnomusicologie qui permettra au ministère de la Culture de faire de la recherche dans le domaine". D'ailleurs, parmi les objectifs assignés à ce colloque, nous a déclaré le responsable scientifique du colloque, Mahfoufi Mehenna, est de faire le point sur l'état des recherches du répertoire musical de la Kabylie allant d'Alger jusqu'à Jijel. Les actes de ce colloque, a ajouté notre interlocuteur, seront édités par le CNRPAH au profit du public intéressé par ce trésor culturel ancestral. Dans sa présentation du colloque, ce responsable scientifique au CNRPAH déclare : "Ce colloque fera pour la première fois le point sur l'état du patrimoine musical de la Kabylie. Une meilleure connaissance de la place que tiennent les musiques de l'oralité dans la société permettra de mieux cibler les moyens nécessaires à sa préservation." Ainsi, l'intervenant estime qu'une "enquête globale à faire de toute urgence sera l'occasion de fixer, grâce à l'aide de leurs dépositaires experts, les informations nécessaires à l'identification du contenu du répertoire villageois". Un répertoire, fait-il remarquer, véhiculé essentiellement par les femmes et qui est en net recul pour diverses raisons. Néanmoins, il estime qu'il est possible de collecter, de transcrire et de diffuser ce répertoire si riche et varié. A signaler que trois soirées musicales ont été organisées et animées par des troupes des genres musicaux traditionnels de la musique kabyle. L. O.