Plusieurs établissements scolaires, tous paliers confondus, étaient paralysés, hier, suite à l'appel lancé par le Conseil national des professeurs du secondaire et du moyen (Cnapest-élargi) d'observer une grève de deux jours. Le mouvement était largement suivi, surtout au niveau du secondaire qui a atteint les 85%. Lors d'un tour effectué au centre-ville, des établissements scolaires, tel le lycée Arroudj et Kheireddine-Barberousse (ex-Delacroix), fonctionnaient normalement. En revanche, plusieurs lycées de la capitale et de l'intérieur du pays ont été quasiment bloqués. "Ce mouvement de grève est un signal d'alarme pour notre tutelle et le gouvernement. Nous avons voulu les sensibiliser sur le mauvais état dans lequel se trouvent nos écoles", déclare Nouar El-Arbi, secrétaire général du syndicat, joint, hier, par téléphone. Nouar El-Arbi fait savoir que l'appel de son syndicat à observer deux jours de grève a été largement suivi au secondaire. "85% des établissements du secondaire ont été paralysés par la grève. Pour ce qui est du moyen, le taux de suivi a été de 30% et pour le primaire le taux s'établit autour de 20%", a souligné le syndicaliste. Pour le SG du Cnapest, même si le taux de suivi était de seulement de 1%, ce sont quelque 80 000 élèves qui ont été privés de cours. "Tout cela à cause de la gestion bureaucratique de la ministre de l'Education", regrette-t-il. Le syndicaliste a également expliqué que la plupart des enseignants veulent aller vers une grève illimitée. De son côté, le chargé de communication du syndicat, Messaoud Boudiba, a dénoncé les agissements de la tutelle qui, selon lui, "cherche le pourrissement et pousse les enseignants à entrer dans une grève illimitée". "Hier (avant-hier, ndlr), le ministère de l'Education nous a conviés à une réunion de réconciliation. Nous avons refusé, car cette procédure est illégale. À notre arrivée, nous avons proposé une réunion de travail vu qu'il y avait des représentants du ministère du Travail et de la Fonction publique." Le syndicaliste a noté qu'après des heures de discussion, "la rencontre s'est soldée par un échec". Selon M. Boudiba, la tutelle cherche à "bafouer les procès-verbaux signés entre les deux parties, à piétiner les lois et à ne pas tenir ses engagements". Mais pas seulement, puisque le Syndicat autonome estime que le département de Benghebrit "fait aujourd'hui dans la diversion". Le Conseil national du Cnapest, qui s'est réuni le 24 novembre dernier, a décidé de reprendre le chemin de la contestation pour exiger une prise en charge "réelle" de sa plateforme de revendications. Le syndicat remet sur la table des négociations cinq dossiers en suspens, à savoir la révision du statut particulier des fonctionnaires du secteur, la médecine du travail, le logement, les œuvres sociales et les départs à la retraite. Jeudi dernier, la ministre de l'Education nationale, qui s'exprimait au Conseil de la nation, a affirmé que tout mouvement de grève sera automatiquement suivi de ponctions sur salaires et d'une suspension de la prime de rendement. D S