La SSPA/le Doyen (MCA) détenu majoritairement par la société pétrolière Sonatrach, depuis maintenant près de deux ans, tient aujourd'hui son assemblée générale des actionnaires. L'ordre du jour concerne l'adoption du bilan de l'exercice 2013 qui passera évidemment comme une lettre à la poste en dépit du fait que beaucoup d'anomalies persistent encore au sein de la SSPA depuis l'opération de rachat. En effet, selon une source digne de foi, l'arrivée d'un géant comme Sonatrach n'a pas encore permis de juguler la crise d'endettement dans laquelle s'est enlisé le club depuis le règne de l'association El-Mouloudia. En fait, le club est encore endetté à hauteur de 35 milliards alors que Sonatrach, alors présidée par Zerguine, avait promis d'éponger la totalité des dettes du club. "Sonatrach n'a réglé que quelques broutilles liées à l'argent de Omar Ghrib, histoire de se débarrasser d'un homme devenu trop encombrant, le reste — tout le reste de l'ardoise — est resté intact, non payé", souligne un ancien dirigeant du MCA , qui n'hésite pas désormais à parler de "l'arnaque du siècle". "L'opération de rachat a été décidée à un niveau politique, c'est un secret de Polichinelle, tout le monde a, du reste, fermé les yeux pour le bien du club qui avait besoin de financement. Mais on était loin de penser que Sonatrach ne ferait même pas l'effort d'effacer les dettes du club. Pis encore, il paraît même que l'augmentation de capital promise au moment de la cession (de 1 à 100 millions de dinars) n'est pas effective, cela s'appelle de l'arnaque tout simplement." Qu'a donc fait la Sonatrach depuis son retour à la tête du MCA ? "Eh bien, la Sonatrach a débloqué des budgets de fonctionnement, celui de la saison en cours est de 80 milliards dont 65 correspondent à la masse salariale ; la seule chose dans laquelle cette société excelle c'est le payement de salaires faramineux à des joueurs dont les résultats techniques sont tout simplement catastrophiques (bons derniers du championnat de Ligue 1 actuellement). L'équipe demeure sans stade, sans centre de préparation, sans siège fixe, comme si la gestion d'un club se limitait à gérer les affaires courantes. En 25 ans de règne à la tête du MCA, la Sonatrach n'a même pas construit un petit stade d'entraînement pour le MCA, c'est un véritable gâchis", analyse à juste titre notre interlocuteur. 65 milliards de masse salariale sur un budget de 80 milliards ! À ce titre, nous apprenons qu'un joueur comme Hachoud a empoché la saison dernière la coquette somme de 3 milliards de centimes de salaire alors que Bouguèche, qui avait été libéré en fin de saison, a pris 2,5 milliards de centimes alors qu'il n'a disputé que quelques matches avec le MCA. Notre source révèle, en outre, que la Sonatrach vient de refuser d'ouvrir le capital du club à un opérateur de téléphonie mobile qui offrait une augmentation de capital de 25% du budget de fonctionnement. "Cela aurait permis de payer au moins la dette par exemple ...", dit-il. Pourquoi ? "Sans doute parce que ceux qui ont ordonné, à l'été 2012, à ce que le MCA repasse sous le joug de la Sonatrach ne veulent pas de cet opérateur de téléphonie mobile. Ils cherchent à fourguer le club à des mains de confiance", analyse notre source qui précise que "d'anciens dirigeants du MCA s'activent actuellement pour récupérer le Doyen et le soustraire au contrôle de la Sonatrach. Depuis le départ de Zerguine, il semble que la Sonatrach souhaiterait se débarrasser du MCA surtout avec les résultats humiliants de l'équipe de football. Pourvu qu'elle trouve preneur, ce n'est pas évident, mais il faut laisser les Mouloudéens s'organiser afin de reprendre dans les meilleures conditions leur bien qu'est le MCA", ajoute-t-il. L'acte de cession des actions de la SSPA/le Doyen au profit de la société nationale Sonatrach a été paraphé au mois de décembre 2012. L'opération d'achat du MCA s'est concrétisée sans prendre en considération le rapport du commissaire aux apports qui avait évalué le patrimoine du club à 75 milliards de centimes. Autrement dit, la Sonatrach n'a, à vrai dire, déboursé que 10 milliards de centimes pour devenir propriétaire du club. S. L.