Poursuivant son cycle de conclaves dans la perspective du prochain congrès de son parti, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui a réuni, hier, des militants de Bouira et de Tizi Ouzou à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, a usé d'un discours dur pour s'en prendre à ses adversaires au sein du parti, à l'opposition au régime de Bouteflika et à l'Union européenne (UE). "Nous voulons une classe politique consciente qui œuvre à régler les problèmes du pays. On a dit aux partis qu'une opportunité avait été offerte par le premier magistrat du pays à travers la révision de la Constitution qui consacrera l'instauration d'un Etat civil respectueux des droits, de l'opposition, de la presse, mais certains partis ont choisi d'appeler à de nouvelles élections", a déploré Amar Saâdani, avant de s'en prendre avec virulence à la CNLTD. Saâdani trouve offusquant que ces partis aient refusé de répondre à l'appel du Président pour enrichir le débat sur la révision de la Constitution, puis à l'initiative d'un parti "aussi nationaliste que le FFS" qui a essayé d'ouvrir le débat avec la classe politique. Ces partis, accuse-t-il, se sont, en revanche, précipités à répondre à l'invitation de l'Union européenne. "Ce sont ces partis qui réclament le fauteuil présidentiel. À ces partis, nous dirons que le peuple a tranché en 2014 et ils n'ont qu'à attendre 2019", tranchera Saâdani qui dit être convaincu que ni la situation économique du pays ni ce qui se passe dans le pays, ni encore aux frontières n'intéressent ces partis. Poursuivant ses attaques, il enchaîne avec les personnalités qui estiment que l'armée a un rôle à jouer. "Certains partis et personnalités appellent l'institution militaire à intervenir ou à une phase de transition, nous leur répondons que le peuple a déjà chèrement payé la transition des années 1990. Elle a été payée avec des vies et des milliards de dollars", a-t-il déclaré, avant de répondre, entre autres, à Me Ali Yahia Abdennour qui a lancé, lors de son passage au Forum de Liberté, un appel à manifester dans la rue. "Il y a ceux qui lancent des appels anticonstitutionnels à sortir dans la rue, mais le peuple ne sortira pas dans la rue. Le peuple veut profiter de la paix sociale", ajoutera encore Saâdani, avant de cibler l'UE. "Lorsqu'il y avait des morts en Algérie, on leur a dit qu'il y avait du terrorisme, ils nous ont répondu par l'embargo, lorsqu'il était question des élections, ils sont venus observer par eux-mêmes et maintenant ils veulent quoi ?", s'est-il interrogé. "Le FLN se porte très bien même si certains veulent donner de lui une image d'un parti qui va mal et qui n'a rien d'un front soudé", dira-t-il sous les applaudissements. "Certains veulent se comporter comme des émirs envers les militants, oubliant que le FLN est un parti fondé sur le respect de la base militante. Ceux-là doivent savoir qu'au FLN, si tu ne reconnais pas la kasma, celle-ci ne te reconnaîtra jamais", dira-t-il. Abordant la dégringolade des prix du pétrole, Saâdani explique qu'il s'agit d'"un complot américain avec la complicité de l'Arabie saoudite qui vise à affamer le peuple algérien". "Il y a un plan américain qui veut imposer son hégémonie à nouveau. Après avoir achevé militairement les pays où ils pouvaient intervenir, voilà qu'ils leur reste la Russie, l'Iran et l'Algérie contre lesquels ils mènent une guerre économique pour les affaiblir", s'est échiné à expliquer le patron du FLN. Et comme Saâdani était à Tizi Ouzou, il ne pouvait manquer de plaider pour l'officialisation de tamazight.