A peine le délai imparti au dépôt des recours faisant suite à l'affichage d'une liste de 575 logements socio-locatifs, terminé, et concernant quelque 3.000 dossiers, voici que le wali de Relizane, en annonçant des opérations de recasement massif cet été, fait procéder à la démolition des baraques et autres abris de fortune de la cité Ziraiya, qui surplombe le barrage de la Mina et sa digue, aujourd'hui parc d'attractions. Opération quadrillée, il est vrai, par un important dispositif sécuritaire, afin de recaser progressivement ses occupants à la cité Bourmadia. En effet, des engins, camions et autocars des parcs communaux et de la wilaya, réquisitionnés pour l'opération qui touchera dans un premier temps 180 familles recensées, ont donc rasé ce bidonville proliférant, car c'est sa quatrième opération. «La dernière», insiste le wali de Relizane, qui promet d'atteindre 2.000 unités affectées au programme présidentiel de lutte contre l'habitat précaire. Les recasés, transférés sous les youyous à la cité des 370 logements de Bourmadia, brandissaient tous l'emblème national ou des posters du président de la République. Cependant, rien n'indique que les chiffres en resteront là car le chef de cabinet du wali, omniprésent, n'exclut pas que l'on puisse atteindre les 300 relogés d'ici l'après-midi. A Ziraiya, les tôles et autres matériaux sont déjà récupérés par d'autres gens, visiblement mécontents, alors que des habitants de vieilles bâtisses menaçant ruine du centre-ville, concernés par le programme et très paisibles en somme, ne savent rien de ce qui se dessine aux environs de «leur» ville, continuant leur insouciante grasse matinée quotidienne.