Les opérateurs turcs ont investi pour un montant de 457 millions de dollars. Les implantations de sociétés turques se multiplient, créant la nécessité de “séparer le bon grain de l'ivraie”. Le volume des activités commerciales exercées par les trabendistes à partir de la Turquie, appelées communément le commerce de la valise, est estimé à 150 millions de dollars US. Ce circuit toujours informel, qui échappe au contrôle des autorités, touche essentiellement l'habillement et l'électroménager. Une bonne partie est constituée de produits dangereux ou de contrefaçon. Il s'agit de vêtements fabriqués avec des matières non contrôlées, de produits électriques et électroménagers dangereux (plaques chauffantes, lampes, réchauds et ustensiles électriques). Ce phénomène difficilement maîtrisable, qui caractérise les relations commerciales algéro-turques, se fait parallèlement aux échanges officiels. Le volume des échanges entre les deux pays a atteint les 1,8 milliard de dollars US durant les neuf premiers mois de l'année en cours. Des dirigeants turcs avancent que ce chiffre sera revu à la hausse pour se situer autour de 2 milliards de dollars US vers la fin de l'année 2004. Ce sont, en un mot, le volume des exportations turques vers l'Algérie. Hors hydrocarbures, l'Algérie n'a exporté que 18 millions de dollars US entre 2001 et 2003. Or, ses importations s'élevaient à 437 millions de dollars US pendant cette même période. Elles sont constituées essentiellement de biens d'équipement industriel et de biens de consommation non-alimentaires. Ces statistiques, constatent les hommes d'affaires des deux pays, réunis hier à Alger, ne reflètent guère les potentialités et autres possibilités de partenariat existant. “Il n'est certes, pas interdit de faire du commerce mais l'idéal est d'arriver à asseoir une politique de partenariat industriel comme facteur de développement entre les deux nations”, dira M. Belhadj Mokhtar, représentant de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Le conseil d'affaires, créé par les deux Etats en 1992, constitue une opportunité non négligeable pour renforcer cette coopération bilatérale dans le secteur industriel. Cependant, des entraves ayant trait à la bureaucratie, aux lenteurs au sein des banques algériennes et les cautions bancaires, le problème d'obtention de visas… qui freinent le bon déroulement des affaires, ont été en outre, soulevées par le président du conseil. Les entreprises turques ont, selon les membres de ce conseil, investi pour un coût de 457 millions de dollars US, en Algérie, dans des secteurs comme la construction. Plus de 84 sociétés turques ont créé des entreprises dans notre pays. Par ailleurs, plus de 22 projets d'investissement direct turc ont été, selon la même source, réalisés en Algérie. Les domaines ciblés sont, entre autres, le transport maritime, l'électrique et la construction. L'arrivée à Alger du ministre turc du Commerce et de l'Industrie est, affirment les hommes d'affaires, significative à plus d'un titre. À ce propos, un accord de partenariat dans le secteur de la PME-PMI, devrait être signé hier entre les deux ministres. B. K.