Le gouvernement veut agir sur le levier de la commande publique pour booster l'entreprise nationale. M. Bouchouareb a parlé de la réorientation de la commande publique au bénéfice des entreprises algériennes. "Aujourd'hui, la conjoncture nous impose de trouver immédiatement des solutions pour réellement démarrer cette substitution à l'importation", a indiqué, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a présidé une réunion dédiée à la promotion et à la protection de la production nationale, en présence des représentants des organisations patronales : FCE, CAP, CNPA, AGEA, CGEA, Cipa... ainsi que du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Abdelmadjid Sidi Saïd. Le ministre a indiqué que des initiatives seront annoncées dans le secteur de l'industrie dans les prochains jours. "Peut-être qu'à l'occasion du Salon de la production nationale qui se déroulera du 24 au 28 décembre prochains, nous aurons, à ce moment-là, finalisé un certain nombre d'actions concrètes qui seront menées dans ce cadre", a affirmé M. Bouchouareb. Le ministre ajoute que "la conjoncture impose de repenser, de revisiter, de revoir toutes les politiques menées jusqu'à maintenant et d'en faire une évaluation, pour essayer d'aller réellement et concrètement vers la promotion de la production nationale". M. Bouchouareb révèle que dans beaucoup de secteurs l'Algérie n'arrive pas à dépasser 10% de la couverture de ses besoins. "C'est inadmissible, au regard du potentiel de l'économie algérienne et surtout des politiques de soutien à l'investissement et d'accompagnement, mises en œuvre depuis plusieurs années par l'Etat", a-t-il estimé. Le gouvernement veut également agir sur le levier de la commande publique pour booster l'entreprise nationale. M. Bouchouareb a parlé de la réorientation de la commande publique au bénéfice des entreprises algériennes. "Dans les jours à venir, avec nos partenaires privés et le syndicat, nous allons prendre des initiatives dans ce sens", a-t-il annoncé. Le ministre trouve inadmissible que ceux qui émargent au budget de l'Etat ne puissent pas bénéficier de la production nationale. "Que des entreprises publiques ou privées économiques prennent leur liberté d'entreprendre et d'acheter comme elles le souhaitent. Un hôpital, qui émarge au budget de l'Etat est contraint d'acheter production nationale. Nous l'avons fait par le passé. Nous allons le refaire", a précisé le ministre, indiquant que "beaucoup d'initiatives dans ce sens sont en maturation". Une réunion, avec les partenaires, sera organisée prochainement pour identifier et débattre des mécanismes à mettre en place et formuler des propositions qui seront soumises au gouvernement dans cet objectif, selon lui. "Nulle barrière, ni contrainte, locale ou externe, ne pourront nous empêcher de faire ce que font tous les autres pays. Certains pays, pour se protéger, ont augmenté leur protection douanière", a souligné le ministre, affirmant que "le gouvernement est prêt à aller plus loin". Le ministre a indiqué que le gouvernement veut saisir cette conjoncture pour "accélérer les réformes et les décisions déjà prises dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019". Sur un ton rassurant, le ministre a assuré que l'Algérie a amélioré sa résilience aux chocs extérieurs "grâce, notamment, au remboursement par anticipation de la dette extérieure par le président de la République". M. Bouchouareb dit attendre beaucoup du partenaire privé. M. R.