Même si les chiffres relatifs au nombre de victimes de brûlures graves ne reflètent pas la réalité du danger, ils sont alarmants, voire effrayants. Selon le Dr Behloul Myriam, spécialiste en chirurgie réparatrice à l'EHS des brûlés d'Alger, pas moins de 45 personnes ont péri et 4 929 brûlés dont 800 dans un état jugé grave ont été admis à la Clinique centrale de brûlés. Cette dernière, qui intervenait lors des travaux du 6e Forum paramédical international organisé les 20 et 21 du mois en cours à Sétif, les enfants âgés de moins de 4 ans représentent une grande partie des patients admis au service qui accueille des brûlés des différentes régions du pays. Les brûlures par les liquides représentent plus de 66%. Pour montrer l'importance de l'impact socioéconomique, la conférencière qui est aussi présidente de l'Association nationale de sensibilisation et prévention des brûlés met l'accent sur l'importance de la prévention en indiquant que le coût de la prise en charge d'un brûlé équivaut à une greffe hépatique. "À l'association, nous sommes convaincus que les accidents domestiques, notamment ceux causant des brûlures, sont évitables et non une fatalité. Nous pouvons faire un grand travail de sensibilisation rien qu'en réservant de petits moyens. C'est un problème de santé publique qui doit être bien pris en charge en insistant sur le volet prévention, car 80% des brûlures sont causés par des accidents domestiques", a affirmé le Dr Behloul. Et de poursuivre que les pics sont enregistrés dans les wilayas de Tébessa et Djelfa lors des fêtes, le Ramadhan et les vacances scolaires. Aussi, dans le même sillage, Mme Behloul voit qu'il est impératif de repenser à l'organisation et revoir le fonctionnement des unités et services de brûlés ainsi que la gestion des risques au sein des établissements de santé. À cet effet, il est à signaler que le service où elle exerce dispose de 60 lits et reçoit des brûlés de toutes les wilayas du pays dont Constantine, Sétif, Annaba et Oran qui, pourtant, ont des structures mais qui ne sont pas tout à fait fonctionnelles. De son côté, le coordinateur du Forum des paramédicaux de Sétif, Salaheddine Arif, a insisté sur l'importance qui doit être accordée à la formation des paramédicaux et médecins dans ce domaine. Il propose même de créer des sous-spécialités pour le personnel infirmier. "Les pouvoirs publics doivent penser à créer des sous-spécialités notamment pour les maladies qui constituent des problèmes de santé publique dont les brûlures, le cancer et la prise en charge des victimes des catastrophes naturelles", dira-t-il. Il est à souligner que ce forum aborde, pour la première fois au niveau national, la question de gestion des catastrophes naturelles et des brûlés. D'autres thèmes relatifs à la prise en charge de la douleur chez le cancéreux, la chambre implantable, le pansement en cancérologie et les soins de confort pour les cancéreux ont été prévus pour contribuer à la formation des infirmiers exerçant au centre anti-cancer de Sétif ouvert récemment. F S