Contrairement à l'année dernière où son équilibre avait été sauvé de justesse, la balance des paiements de l'Algérie sera déficitaire en 2014. Elle le sera même très largement et beaucoup plus qu'on ne le prévoyait voici encore quelques mois. Au cours de l'année 2014, et particulièrement depuis le début de l'été, les évènements se sont accélérés. Confirmation de la réduction de nos revenus pétroliers en raison de la poursuite de la baisse de nos exportations en volume et surtout, depuis le mois de juin, dégringolade du prix du baril qui a déjà perdu plus de 35% de sa valeur en 5 mois. Comme nos importations ont continué à augmenter, même si c'est à un rythme réduit, depuis le début de l'année, les perspectives d'un déficit important de nos paiements courants en 2014 se précisent. A l'occasion de la présentation, le 15 décembre dernier, du rapport de conjoncture pour le premier semestre 2014, devant l'APN, le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé qu'à la fin du premier semestre, la balance des paiements affichait déjà pour la première fois depuis plus d'une décennie, un déficit de 1,32 milliards de dollars en provoquant une contraction des réserves de changes qui sont passées de 194 milliards de dollars fin 2013 à 193,2 milliards de dollars à la fin du premier semestre 2014. M. Laksaci s'est inquiété des répercussions d'une chute prolongée des cours du brut sur les réserves de change qui représentait néanmoins encore, fin juin, plus de 28 mois d'importation. Au titre des prévisions pour la fin de l'année en cours, le rapport publié en octobre dernier par le FMI évoquait un "solde de la balance des comptes courants de l'Algérie qui devrait être négatif pour s'établir à -3% du PIB en 2014 contre un solde positif de 0,4% en 2013". H. H.