La conférence devait porter sur les conséquences de la chute des prix du pétrole sur l'économie algérienne. L'administration prend-elle fait et cause pour Amar Saâdani dans le conflit qui l'oppose à des cadres du FLN, dont des membres du comité central, entrés depuis des mois en dissidence avec la direction du parti ? Les faits, qui se sont répétés par deux fois en un mois, ont tendance à le corroborer. En effet, hier, mardi, la police s'est, de nouveau, pointée à El-Biar, sur les hauteurs d'Alger, pour dresser un cordon de sécurité devant la villa, qui sert de permanence parlementaire à un élu du parti, pour perturber une activité programmée par le mouvement de redressement animé par Abderrahmane Belayat. Comme lors de la conférence du 6 décembre dernier, elle devait porter sur "le prix du pétrole", les journalistes, au même titre que les militants conviés à débattre des répercussions de la chute du prix du pétrole sur l'économie nationale, se sont vu interdire l'accès à la salle de conférences. Sans aucune explication. Une interdiction contre laquelle s'est élevé avec force Kassa Aïssi, membre du comité central du FLN et animateur bien en vue du mouvement de redressement du parti. "On ne comprend pas pourquoi la police se comporte de la sorte. La rencontre, qui plus est se tient dans un espace privé, à savoir la permanence électorale d'un député, n'est pas de caractère subversif. Il s'agit d'une conférence sur les répercussions de la chute du prix du baril du pétrole sur l'économie nationale. Des experts devaient débattre de la problématique", a déclaré Aïssi, joint au téléphone, précisant que "les policiers qui nous ont signifié, dans un premier temps, l'interdiction formelle de tenir la conférence ont fini par lâcher du lest et permettre le débat mais pas en présence de la presse". Pour Kassa Aïssi, l'attitude de la police est "une atteinte au droit des Algériens de débattre librement de la vie politique et de la situation économique. Elle est aussi une entrave au libre exercice du métier de journaliste". Outré par la répétition des interdictions et autres entraves aux activités du mouvement de redressement qu'il anime avec d'autres cadres du FLN, Kassa Aïssi s'est déclaré surpris, ne comprenant pas que les autorités autorisent un bivouac des anciens de l'AIS dans le maquis de Jijel et interdisent une activité des militants du FLN. Le mouvement de redressement du FLN, version Abderrahmane Belayat, n'en finit pas d'essuyer les intimidations policières. Le 6 décembre dernier, une conférence économique programmée dans la même villa à El-Biar a été perturbée. Kassa Aïssi ne s'est pas empêché de s'interroger sur le parti pris de l'administration en faveur d'Amar Saâdani. Il faut dire que le mouvement de redressement dirigé par Abderrahmane Belayat n'est pas porté sur le compromis avec la direction actuelle du FLN, contrairement au groupe animé par Abdelkrim Abada qui, lui, y est favorable. En témoigne la missive que ce dernier avait écrite au mois de novembre au secrétaire général du FLN et dans laquelle il lui proposait les termes d'un compromis. Amar Saâdani, on s'en souvient, n'a pas daigné donner suite à l'échange épistolaire souhaité par Abada qui s'en est offusqué publiquement. S. A. I.