Devant cette situation, M. Yousfi plaide pour le maintien des discussions entre les pays membres de l'organisation et appelle également à établir un dialogue avec les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep car, estime-t-il, "nos objectifs sont les mêmes". Malgré son opposition au maintien des volumes de production de pétrole, l'Algérie n'a rien pu faire pour convaincre les autres pays membres de l'Opep et subit, désormais, les conséquences de la chute des prix du baril. Le pays a pourtant plaidé pour la réduction de la production, mais il s'est heurté au diktat des plus gros producteurs. "Maintenir les volumes de production des pays membres de l'Opep n'est pas notre point de vue", a affirmé le ministre de l'Energie, en marge d'une visite de travail sur les premiers puits de schiste effectuée, samedi dans le bassin de l'Ahnet, à In Salah. Youcef Yousfi expose ses arguments : "Les producteurs hors Opep mettent quotidiennement sur le marché deux millions de barils, alors que la demande est en baisse (un million de barils par jour), notamment à cause de la production américaine en pétrole de schiste (entre 1 et 1,5 md de barils par jour)". "L'organisation doit opérer des coupes dans sa production pour faire remonter les prix du pétrole et défendre les parts de marché de ses pays membres", défend-il. L'Algérie a donc perdu son influence d'antan au sein de l'Opep et, par la même occasion, deux milliards de dollars de recettes d'exportation des hydrocarbures en 2014. "Les recettes des hydrocarbures devraient s'établir à 60 milliards de dollars à fin 2014, contre 62 milliards de dollars en 2013", annonce M. Yousfi. Mais ces pertes ne sont pas subies de façon égale par les pays membres de l'Opep. Le pétrole saoudien, par exemple, a l'avantage d'être très rentable et peut supporter une baisse des prix qui serait fatale pour d'autres pays. "Il ne faut pas oublier que les prix du gaz à l'export sont indexés sur ceux du pétrole", rappelle le ministre, qui ne souhaite pas voir les recettes des exportations de gaz chuter avec les cours du pétrole. "Les plus gros producteurs maintiennent les volumes parce qu'ils se sentent menacés par les producteurs hors Opep." M. Yousfi plaide donc pour le maintien des discussions entre les pays membres de l'organisation et appelle également à établir un dialogue avec les pays producteurs de pétrole non membres de l'Opep car, estime-t-il, "nos objectifs sont les mêmes". M. Yousfi planche sur "l'efficacité énergétique" Si la demande énergétique internationale est plutôt en baisse, la consommation domestique en énergie est, quant à elle, en très forte hausse. Même si M. Yousfi prévoit une augmentation de la production en hydrocarbures, l'Etat risque de devoir, pour satisfaire à l'avenir la demande interne, réduire la part des exportations, donc des recettes en devises. C'est sans doute cette crainte qui a poussé, la semaine dernière, le gouvernement à parler d'économie d'énergie en conseil restreint. Ainsi, le ministre affirme préparer "un programme sur l'efficacité énergétique", qu'il présentera au gouvernement dans les semaines à venir. "Aucune augmentation des prix de l'énergie et du carburant n'est à l'ordre du jour", assure Youcef Yousfi. Sans donner davantage de détails sur ce programme, le ministre s'est contenté de rappeler la volonté de l'Etat à amorcer sa transition énergétique et à diversifier ses sources d'énergies. "Le programme sur les énergies renouvelables sera mis à jour", dit-il. Pour rappel, ce programme prévoit d'atteindre 30% de production électrique à partir des énergies renouvelables d'ici à 2030. A. H.