Un phénomène exacerbé davantage par l'absence d'un appareil de gestion efficace dans le traitement des problèmes qui ont transformé, en quelques mois seulement, nos repères touristiques en gîtes de mendicité. Le flux migratoire enregistré cette année dans nombre de wilayas du pays est l'un des faits marquants de l'an 2014, émaillé de beaucoup d'ennuis et de maux. Des sources non officielles estiment que 35 000 migrants, originaires de l'Afrique subsaharienne pour la majorité d'entre eux, ont remonté vers le nord du pays et élu domicile dans les grandes villes algériennes, entre autres Annaba, Jijel, Tizi Ouzou, Béjaïa et Oran. Lesquelles ont, contrairement aux régions frontalières qui signent une cohabitation millénaire avec des migrants de tout bord, fait les frais d'un exode massif aux dépens des recettes budgétaires destinées initialement au développement de leurs municipalités respectives. Le flux migratoire enregistré cette année a, faut-il le noter, montré la fragilité d'un système en manque de stratégie et de réflexion quant à la gestion des questions d'urgence. Un phénomène exacerbé davantage par l'absence d'un appareil de gestion efficace dans le traitement des problèmes qui ont transformé, en quelques mois seulement, nos repères touristiques en gîtes de mendicité. Il a fallu attendre jusqu'à novembre pour que le problème soit pris en charge. La décision de rapatriement de migrants nigériens vers leur pays d'origine, prise conjointement par l'Algérie et le Niger sonne comme une sorte de panacée louable à bien des égards. Mise à exécution début décembre, la décision a été saluée par plus d'un. Le premier contingent de rapatriés constitué de 319 personnes en provenance des wilayas d'Alger et de Djelfa est arrivé, le 4 décembre, au centre d'accueil de Tamanrasset où sont déployés de gros moyens logistiques pour mener à bien cette opération. Depuis, d'autres opérations similaires ont également été réalisées. Au total, 1152 migrants nigériens ont été reconduits dans leur pays depuis le début du rapatriement. Les responsables du CRA (Croissant-Rouge algérien) font état de 3000 migrants en situation irrégulière ou légale sur le territoire algérien qui seront transférés, avant janvier 2015, vers le centre d'Agadez, au Niger. Cependant l'accident survenu le 14 décembre à Hassi Lafhel, à 120 km de Ghardaïa suite à une collision entre l'autocar transportant les migrants et un camion reste l'un des incidents tragiques qui ont marqué cette opération. Le bilan de cette hécatombe fait ressortir 16 blessés et 11 morts (9 Nigériens et 2 Algériens). Ce qu'il ne devait pas arriver arriva pour ces pauvres hères que la camarde avait emporté dans des circonstances on ne peut plus dramatiques. La Faucheuse a eu raison d'eux avant qu'ils rentrent au bercail et revoient leur famille. L'autre incident qui mérite d'être souligné est le policier pris à partie par un nigérien à l'intérieur du centre d'accueil de Tamanrasset. A un mois seulement de ses noces, il se retrouve avec deux dents cassées et 8 points de sutures aux lèvres. Un souvenir ineffaçable qu'il retiendra de ce Subsaharien qui ne l'a pas laissé fêter une fin d'année suivant l'agenda prévu. R. K.