Les autorités ne sont pas intervenues pour tenter de régler le problème, laissant les populations otages d'un conflit qui ne les concerne nullement. Le calvaire des automobilistes et des voyageurs qui empruntent la RN12, notamment dans son tronçon reliant Tizi Ouzou à Oued Aïssi, n'en finit décidément plus. Avant-hier encore, cette route, déjà fermée dimanche dernier, a été encore coupée à la circulation à Oued Aïssi. Des habitants du village Tala Toulmouts ont procédé, tôt dans la matinée de jeudi, à la fermeture de cet axe le plus névralgique de la wilaya de Tizi Ouzou. Des barricades de pierres, de troncs d'arbre et de pneus en flammes ont été dressées en même temps devant la zone industrielle d'Oued Aïssi et devant l'hôpital psychiatrique, empêchant, ainsi, toute circulation dans les deux sens. Des milliers d'automobilistes ont été contraints de rebrousser chemin tant les protestataires n'hésitaient pas à réaffirmer leur volonté de maintenir cette fermeture jusqu'à la fin de journée. Pour la seconde fois dans la semaine, des milliers de personnes étaient contraintes de poursuivre le chemin à pied pour rallier leur lieu de travail le matin et regagner leur localité en fin de journée. Toute la zone industrielle a été également paralysée par la fermeture de cette route. À travers cette action de protestation, les habitants de Tala Toulmouts disent exiger l'ouverture d'une enquête suite à la mort tragique d'un jeune habitant de leur village dans un accident de la circulation. L'accident en question s'est produit, selon ces habitants, au moment où le bus de transport universitaire a fait l'objet de jets de pierres. Pour eux, ce sont les auteurs de cette attaque qui en sont indirectement responsables. Mais pour réclamer que justice soit faite, c'est encore le citoyen lambda qui est pris en otage et subit les conséquences de cet état de fait. Encore une fois, les autorités ont brillé par leur absence devant une situation qui a pénalisé des milliers de citoyens de différentes localités. Un laxisme qui ne manquera sans doute pas d'encourager la récidive dans les jours ou semaines à venir. Pour rappel, ce même axe routier a été déjà fermé dimanche dernier, premier jour de la semaine, par des propriétaires de bus qui n'ont pas obtenu le marché de transport universitaire qui a été attribué à l'entreprise Tahkout. Cette action de protestation avait empêché des milliers de personnes de rallier leur lieu de travail et d'études. S.L.