L'été est bien chaud à Tizi Ouzou, et ce, sur tous les plans. La colère des habitants de certaines localités ne cesse d'aller crescendo en cette période estivale qui n'est plus synonyme d'évasion. Au moins deux foyers d'émeutes ont été enregistrés hier et avant-hier, respectivement dans les localités de Tadmaït, à l'est de du chef-lieu de la wilaya, et à Sikh Oumleddour, à Oued Aïssi, à 10 km à l'est de la ville des Genêts. Dans la première localité citée, de violents affrontements ont opposé durant la nuit de vendredi à samedi les habitants de Tadmaït et ceux des villages alentour aux fores anti-émeutes déployées dans cette ville. La raison ? Selon des recoupements d'information, tout a commencé quand des villageois avaient surpris deux personnes, qui seraient des gardes communaux selon nos sources, en train de mettre le feu dans certains endroits situés en contrebas de la forêt de Sid Ali Bounab. Maîtrisés, les deux éléments avaient été conduits devant le siège de l'APC. La tension est vite montée de plusieurs crans après des altercations verbales avec les élus locaux et les services de sécurité. Les villageois, visiblement courroucés, avaient de facto procédé, en guise de réaction, à la fermeture de la RN 12 et au blocage des principales artères de la ville. Le siège de la mairie de Tadmaït avait pour sa part subi d'importants dégâts. L'intervention musclée des unités anti-émeutes qui ont usé de gaz lacrymogènes à volonté a mis le feu aux poudres. Les villageois ripostaient par des jets de pierres. Le décor était vite planté. Place donc à l'affrontement qui aura duré, selon des témoins, jusqu'aux environs de 1h du matin, samedi. Aucun blessé n'est à déplorer des deux côtés et aucune arrestation n'a été opérée. Hier matin, le calme est revenu mais les stigmates des affrontements sont toujours là et témoignent de la violence qui a régné dans cette ville en cette chaude nuit d'été. De l'autre côté de la ville de Tizi Ouzou, à Sikh Oumeddour, dans la localité de Oued Aïssi, à l'est, d'autres forces anti-émeutes ont dû intervenir, hier matin, pour libérer la RN 12 bloquée à la hauteur dudit village. Là aussi, il y a eu recours aux gaz lacrymogènes. Les habitants du village Sikh Oumeddour avaient procédé à la fermeture de cet important axe routier pour protester contre leurs conditions de vie. Il y a quelques jours, cet axe a déjà été bloqué au même endroit pour réclamer à ce que des mesures soient prises pour améliorer le cadre de vie. Le blocage de la RN 12 a contraint tous les automobilistes venant de Fréha, de Azazga, de Larbâa Nath Irtahen... à faire un long détour par Tamda et Tala Athmane afin de rallier le chef-lieu de wilaya, ce qui a généré un bouchon monstre au niveau du CW 137 qui traverse la localité de Ouaguenoun. La RN 12 a été libérée après l'intervention des forces de sécurité.