Alger souffre d'une carence aiguë en matière de vespasiennes, et cela se répercute sur la gent féminine. En témoigne l'état repoussant d'étroites venelles et d'escaliers à l'odeur fétide, où il est fréquemment loisible aux hommes de se soulager. Hélas, ce n'est pas le cas des femmes qui doivent hâter le pas vers les toilettes qui leur sont réservées exclusivement à flanc de l'université Benyoucef-Benkhedda, sise à la place Maurice-Audin. En ce sens, beaucoup de ces dames optent pour les WC installés à l'intérieur même du tunnel des facultés, où les hommes ont également accès. Sinon et pour la plupart du temps, l'infortunée mère, épouse et fille doit s'en remettre au bon vouloir des tenanciers de salons de thé, qui, pour la plupart, mettent en avant l'argument mensonger : "Fermé pour cause de travaux". S'il en est, il reste cependant l'alternative heureuse d'être à proximité des parkings à étages de la rue Nehru (ex-Béziers) ou au boulevard de l'Indépendance sis en haut de la place du 1er-Mai, soit à la place des Martyrs où une enfilade d'urinoirs publics sont ouverts moyennant tarif. C'est l'horrible dilemme qui s'oppose à celles et ceux qui souffrent d'incontinence urinaire et d'une glycémie fluctuante, alors que la solution est à portée de main. Pour s'en convaincre, une visite d'inventaire s'impose afin de repérer ces cabines de toilettes installées à grands frais çà et là et qui ne profitent ni à la collectivité ni au contribuable. Première étape, l'esplanade Mohamed-Chenit d'El-Biar, où une vespasienne inutilisée a été déboulonnée après qu'elle eut souffert d'abandon en face de l'ancienne église où gît le centre culturel. Seconde étape, la salle d'eau portable de l'avenue Pasteur, qui est boulonnée à l'entrée du tunnel des facultés, gît en ce moment dans le délaissement à proximité de traces noirâtres d'urines, après qu'elle eut fonctionné d'une manière épisodique. Le recensement de ces équipements sanitaires n'est pas total, puisqu'on y trouve un cabinet de toilette tout autant abandonné à côté de l'arrêt de bus dit Garidi II, en contrebas de l'énorme rond-point des Anassers. Et pour achever notre périple, il y a également cette paire de toilettes publiques installée, l'une à la station de transport urbain de Aïn Nâadja et l'autre à proximité du siège de l'APC de Gué de Constantine, qui n'ont jamais profité aux citoyens, si ce n'est pour servir d'espace d'affichage pour les différentes joutes électorales. Au demeurant, nul ne sait ce qu'il est advenu du duo de cabinets de waters déboulonnés récemment de la placette jouxtant le bureau de poste de Hussein Dey. N'est-ce pas là l'exemple criant d'un investissement perdu, alors qu'il aurait pu profiter à des coopératives d'emploi de jeunes ? L.N.