Quelque 1 400 Français ou résidents en France sont déjà partis ou ont montré des velléités de partir combattre en Syrie et en Irak et 70 y sont morts, a indiqué, hier, le chef du gouvernement français. Interrogé hier sur BFM TV/RMC, Manuel Valls a révélé qu'"il y a 1 400 individus qui sont concernés par les départs pour le jihad, pour le terrorisme, en Syrie et en Irak", précisant qu'"il y a près de 70 Français ou résidents en France qui sont morts en Syrie et en Irak dans les rangs des terroristes". "Cela représente en peu de temps une augmentation majeure : il y avait une trentaine de cas quand je suis devenu ministre de l'Intérieur (mi-2012), ils sont 1 400 aujourd'hui", a relevé le Premier ministre français. Ces chiffres représentent une nouvelle augmentation par rapport aux estimations données il y a quelques semaines par le gouvernement, qui évoquait 1 200 personnes impliquées et 60 morts. Mi-décembre, les autorités avaient estimé que sur les 1 200 Français ou résidents en France impliqués dans les filières jihadistes, 390 étaient actuellement "sur la zone" et 231 en transit vers l'Irak et la Syrie. Par ailleurs, elles estimaient que 234 personnes avait quitté la Syrie parmi lesquelles 185 avaient déjà regagné la France. Les deux auteurs présumés de la tuerie du journal satirique Charlie Hebdo, Chérif et Saïd Kouachi, ont "sans doute" fait partie de ceux qui sont partis "se former à la mort et à la terreur", a noté Manuel Valls. En revanche, concernant le troisième homme des attentats, il a souligné qu'Amedy Coulibaly, "lui, il n'est jamais parti, il n'était pas sur les radars des services de renseignement". La France a été confrontée en 2014 à une explosion du nombre d'apprentis-jihadistes partant pour la Syrie et l'Irak, avec en corollaire le risque de les voir revenir pour mener des actions terroristes sur son sol. Le nombre de Français ou de personnes résidant en France impliquées dans les filières jihadistes a doublé depuis le début de l'année, selon les autorités, qui disent avoir récemment démantelé 13 filières d'acheminement de candidats au jihad vers l'Irak et la Syrie. La France est, avec la Belgique, au premier rang des pays occidentaux pour le nombre de volontaires ayant rejoint le groupe Etat islamique. R. I./Agences