C'est le général-major, Abdelghani Hamel, qui serait pressenti pour rendre publique la décision du président Bouteflika sur le gaz de schiste. Ici, à In-Salah, sa venue serait imminente. Quant à la décision en elle-même, aucun détail n'a filtré. En revanche, les manifestants gardent l'espoir quant à l'arrêt de l'exploration du gaz non conventionnel. Pour la première fois depuis le déclenchement, le 1er janvier dernier, du mouvement antigaz de schiste, les citoyens d'In-Salah ont renoncé, hier, à leur marche quotidienne. Et pour cause, ils ont été rassurés par les représentants du collectif citoyen, entrés en contact avec les autorités notamment depuis la venue du DGSN, le général-major, Abdelghani Hamel, qu'"une réponse favorable" à leur revendication est imminente. "SVP, ne marchons plus à partir d'aujourd'hui. Nous venons tout juste d'apprendre que la réponse des autorités sera annoncée incessamment. D'où, nous vous appelons à rester calmes et attendre cette réponse qui interviendra dans les toutes prochaines heures ou, au plus tard, dans deux ou trois jours." Ce message, prononcé par mégaphone par Mohamed Azzaoui, membre du collectif, a été accueilli par les cris de joie des manifestants au moment même où la marche quotidienne s'apprêtait à s'ébranler de la place de la Résistance. Ici, à In-Salah, il faut dire que les échos seraient plutôt favorables à un arrêt définitif de l'exploration du gaz de schiste et que l'envoyé spécial du Président, en la personne du général-major Hamel, serait porteur d'une réponse favorable. M. Azzaoui n'a pas éprouvé beaucoup de difficultés à convaincre la foule visiblement épuisée après plus de vingt jours de résistance. Cela veut-il dire que le gouvernement a fini par céder devant la pression citoyenne et a décidé de renoncer au projet d'exploration du gaz de schiste lancé dans la région d'In-Salah ? "Pour l'instant, nous n'avons pas de détails sur la réponse qui sera rendue publique par les autorités du pays ; nous avons néanmoins, eu l'assurance qu'elle s'annonce positive", explique à son auditoire, le même membre du collectif citoyen antigaz de schiste d'In-Salah. Si l'argument a suffi à dissuader les manifestants de marcher hier, il est toutefois loin d'être suffisant pour les convaincre de lever leur camp de la place de la Résistance qui fait face au siège de la daïra, où ils ont élu domicile depuis le déclenchement du mouvement. "Evidemment, nous restons toujours mobilisés tant que cette décision n'est pas encore connue. Nous n'avons aucune concession à faire ; notre revendication reste la même, à savoir l'arrêt du projet d'exploitation du gaz de schiste", souligne, à ce titre, Abdelkader Bouhafs, autre membre du collectif citoyen d'In-Salah, selon lequel il est fort probable que ce soit le général-major, Abdelghani Hamel, qui reviendra à In-Salah pour faire cette éventuelle annonce. "D'après les informations qui nous sont parvenues, c'est M. Hamel qui devra revenir pour annoncer la décision prise par le chef de l'Etat", a-t-il déclaré. Le DGSN, faut-il rappeler, a été dépêché dimanche dernier, par la présidence de la République pour écouter et enregistrer les doléances des citoyens d'In-Salah qu'il avait promis de transmettre en "main propre" au président Abdelaziz Bouteflika. Pour leur part, les représentants des citoyens, qui se sont entretenus avec lui, n'ont pas cessé de faire l'éloge sur l'écoute et le respect qu'il leur a réservés à l'occasion de cette rencontre. Cependant, si la ville d'In-Salah a retrouvé un calme précaire, l'annonce d'hier, de la venue d'une délégation du FLN, a été, très mal perçue par les manifestants. Et ils l'ont fait savoir. "Nous prévenons que cette délégation n'a surtout pas intérêt à s'approcher de notre camp au risque de voir les choses tournées au drame", menacent publiquement les représentants du collectif citoyen antigaz de schiste d'In-Salah, hostiles à toute tentative de récupération politicienne par le vieux parti. M. Azzaoui a qualifié la manœuvre du FLN de "diffamation et de manque de respect aux citoyens d'In-Salah que les élus de ce parti ont négligés depuis des années". Le député de Tamanrasset, Mahmoud Guemama, figurant parmi la délégation du FLN conduite par Mustapha Mazouz, est le plus contesté par les habitants d'In-Salah. F. A.