Ils ont passé au peigne fin les canalisations intérieures du gaz naturel et les accessoires de raccordement utilisés, l'emplacement des différents appareils alimentés en gaz naturel. Les techniciens de la Société de distribution d'électricité et du gaz d'Alger, filiale du groupe Sonelgaz, ont mené récemment une campagne de vérification des réseaux domestiques de distribution de gaz à travers la wilaya d'Alger. Les résultats de cette enquête ont conclu que les risques liés à la mauvaise utilisation du gaz restent réels, aussi bien au niveau des anciennes que des nouvelles installations. Ces conclusions présentées lundi par le président-directeur général de la SDA, Merouane Chabane, confirment que les dangers d'asphyxie ne s'expliquent pas en grande partie par la défectuosité des équipements utilisés, mais demeurent généralement liés à l'obstruction ou carrément à l'inexistence de bouches d'aération. Ce qui démontre l'importance d'une campagne de sensibilisation en direction de la clientèle de la SDA, quant à la régularité de simples gestes d'entretien qui peuvent concourir à éviter de tels accidents, parfois mortels. D'ailleurs, c'est le but des initiateurs de cette campagne qui sont décidés à déclarer la guerre à ce "tueur silencieux" qu'est le monoxyde de carbone. Le patron de la filiale du groupe Sonelgaz a précisé que cette enquête a permis d'avoir également une cartographie assez circonstanciée sur les potentiels risques. La campagne de diagnostique a ciblé un échantillon de 598 habitations, entre anciennes et nouvelles, réparties sur une portion territoriale de 52 communes. En ce sens, c'est une bonne moyenne comparée aux 57 municipalités de la wilaya d'Alger. Pour cela, pas moins de 43 techniciens gaziers ont été mobilisés pour vérifier 392 demeures anciennes et 206 nouvelles. L'opération de vérification a porté essentiellement sur l'état du parcours et l'accessibilité des canalisations du gaz naturel intérieur, dont la tuyauterie et des accessoires de raccordement utilisés, l'emplacement des différents appareils alimentés en gaz naturel. Il a été aussi question de contrôler les différents types d'aération des locaux abritant les appareils. L'animateur de la conférence a rappelé au passage que ses techniciens ont agi conformément à l'article 76 du décret exécutif n°10-95 du 17 mars 2010, fixant les règles économiques pour les droits de raccordement pour satisfaire les demandes d'alimentation des clients en électricité et gaz. "Si l'installation est reconnue défectueuse par le gestionnaire du réseau concerné, ou si le client s'oppose à sa vérification, le gestionnaire du réseau concerné est en droit de refuser d'effectuer la fourniture du gaz. En outre, le gestionnaire a toute latitude de procéder à l'interruption de la fourniture." Autrement dit, l'entretien des installations intérieures et la qualité des équipements utilisés (chauffage et autres) relèvent exclusivement de la responsabilité du client. Ceci se veut une démarche rassurante afin d'identifier et de stopper la vente des équipements de chauffage contrefaits qui étaient à l'origine des accidents tragiques survenus. La qualité des équipements utilisés pour l'usage de gaz intérieur ne relève pas, rappellera-t-il, des compétences de la SDA, mais d'autres autorités compétentes. Cette campagne diagnostic MC ALGER Gourmi : "Vous allez voir un nouveau visage du Mouloudia"a fait ressortir que 89% des installations présentent au moins une anomalie, soit 533 habitations (354 anciennes et 179 nouvelles). 11% seulement des installations sont déclarées conformes aux règles de sécurité. Les anomalies signalées dans le risque élevé sont principalement liées à l'absence d'amenée d'air et l'inexistence de bouche d'évacuation de gaz brûlé, le chauffage non raccordé à un conduit d'évacuation, ou encore l'installation de producteur d'eau chaude dans la salle de bain. Le risque encouru est l'asphyxie au monoxyde de carbone, incendie et explosion. Les techniciens ont signalé dans leurs rapports l'obstruction d'amenée d'air et de la bouche d'évacuation gaz brûlé ou la tuyauterie gaz encastrée. Ils y ont mentionné également l'absence de robinet de commande pour chaque appareil ou l'inaccessibilité des robinets muraux. Il faut savoir que 50% (soit 300 installations) des installations vérifiées présentent un risque élevé. Dans la répartition des anomalies par communes, l'orateur indiquera que 48 communes sur les 52 soumises à vérification, soit (92%), ont enregistré au moins une anomalie de type risque élevé. Il faut savoir aussi que 15 communes sur les 52 concernées ont enregistré un taux de 100% d'installations non conformes, avec au moins une anomalie de type risque élevé. Une consolation toutefois, il y eut une nette diminution des accidents mortels liés à l'utilisation du gaz enregistrée en 2014 avec un seul cas, contre 5 cas en 2013. H. H.