Faire passer la part de l'industrie de 5% actuellement à 15% du PIB à l'horizon 2020 ; atteindre un taux de croissance globale de 7 à 10% et réduire la facture des importations de 10 milliards de dollars tout en augmentant substantiellement les exportations hors hydrocarbures. Ces performances sont possibles si les mesures préconisées par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) étaient mises en œuvre. C'est, du moins, ce qu'a indiqué l'organisation patronale dans "un compte-rendu" de la réunion avec le ministre des Finances qui s'est tenue samedi passé. "Le FCE prévoit ainsi de proposer des solutions structurelles à la fois à travers des mesures transversales, touchant tous les aspects (financement, foncier industriel, fiscalité, gouvernance économique...) et des mesures sectorielles focalisant les efforts de relance notamment sur les filières pour lesquelles notre pays possède des avantages compétitifs clairs et exploitables et celles dont le développement revêt une importance évidente en matière de substitution aux importations, dans la production comme dans les services", souligne le communiqué de l'association. Vingt-sept commissions ont été mises en place. Samedi dernier, la délégation a soumis au ministre des Finances un certain nombre de propositions portant sur des mesures liées à la fiscalité et au financement des investissements. "Des mesures qui revêtent une importance particulière aux yeux des chefs d'entreprise", indique le communiqué. Concernant la fiscalité, le FCE a demandé la révision de la mesure d'unification du taux d'IBS à 23% introduite par la loi de finances pour 2015, "dans le sens de privilégier davantage les producteurs et également dans le but de donner plus de cohérence à la politique économique affichée par le gouvernement en matière de réindustrialisation de notre pays". L'organisation a réitéré sa revendication de suppression de la TAP et la mise en place d'un système d'impôts locaux. La question de la déductibilité de la TVA qui fait l'objet de beaucoup de plaintes de la part des entreprises a été également soulevée. En matière de financement et de pratiques bancaires, la délégation du FCE, conduite par le président de l'organisation Ali Haddad, a fait part au ministre des Finances de "la nécessité d'accorder une attention plus soutenue au développement des marchés financiers et d'offrir d'autres modes de financement aux investissements publics que le financement par le Trésor et de rendre l'acte d'investir et de produire plus incitatif que l'acte d'importer". Les deux parties ont également évoqué "le financement de l'économie par lettre de crédit et remise documentaire, la question des surgaranties exigées par les banques et celle des taux de commission". Sur un autre plan, le FCE suggère l'adoption d'une démarche sélective vis-à-vis des investissements directs étrangers (IDE) en affinant la règle des 49/51%. L'organisation patronale a plaidé pour la rationalisation des transferts sociaux dans le but de consolider le principe de la solidarité nationale en touchant de manière ciblée la frange de la population qui a le plus besoin du soutien de la collectivité nationale. Haddad demande l'ouverture du transport aérien et du fret maritime au privé Reçu dimanche, par le ministre des Transports, Amar Ghoul, le président du FCE a revendiqué l'ouverture du transport aérien et du fret maritime au privé. Pour le marché aérien, M. Ghoul, cité par l'APS, a annoncé que le marché du transport aérien sera rouvert aux compagnies nationales privées, une fois toutes les procédures nécessaires finalisées, cahier des charges compris, et ce, dans le cadre d'une complémentarité avec les compagnies aériennes publiques. "Une série de procédures comprenant, entre autres, un nouveau cahier des charges devant régir l'entrée des compagnies nationales et sécuriser l'ouverture de l'espace aérien, est en cours d'élaboration au ministère", a indiqué M. Ghoul à la presse, à l'issue de sa rencontre avec le président du FCE. S'agissant du fret maritime, le ministre n'a pas écarté une telle éventualité, ajoutant qu'"un dossier exhaustif sur la régulation du transport maritime sera prochainement soumis au gouvernement". Le dossier en question permettra d'encadrer l'espace maritime et le marché du fret à même de porter à 30% la part de marché de l'Algérie, contre 1% actuellement. M. R.