Le puits-pilote d'In-Salah foré à des fins d'exploration sera fermé dans une semaine. Très serein, Saïd Sahnoun, le premier responsable de Sonatrach, a tenu encore une fois à rassurer les populations du Sud, en particulier celle d'In-Salah. "Il n' y a pas de danger dans l'exploration du gaz de schiste au sud du pays. Le forage du puits d'exploration d'In-Salah sera terminé dans une semaine. On passera ensuite à l'étude des résultats du forage. Cela peut prendre trois ans. On est au stade de l'exploration (et non de l'exploitation). On n'en est pas encore à la production industrielle du gaz de schiste. On est au stade des études. On doit, en particulier, déterminer avec exactitude le débit, à quel coût d'extraction on doit mettre au jour les quantités de gaz emmagasinées dans le sous-sol", a-t-il soutenu hier en marge de la cérémonie de signature d'un protocole d'accord avec Petrofac pour la constitution d'une joint-venture dans le domaine de l'engineering. À noter que deux puits d'exploration de gaz de schiste ont été forés dans la région d'In-Salah. Celui en activité sera fermé très prochainement. Il n'y aura bientôt, en somme, aucun puits d'exploration à In-Salah Saïd Sahnoun le reconnaît : les préoccupations des populations du Sud sont environnementales. Leurs appréhensions sont légitimes. "S'il faut lever ces appréhensions, réviser la réglementation, on (les pouvoirs publics) le fera", a-t-il affirmé. Aux Etats-Unis, deux lois ont été élaborées en ce sens après l'exploitation du gaz de schiste (face aux réactions des écologistes). Dans la foulée, dans un entretien accordé à l'APS, le P-DG de Sonatrach a précisé qu'"aucune décision d'exploitation de gaz de schiste n'a été prise par Sonatrach, d'autant que la faisabilité commerciale du projet n'a pas été encore démontrée. On est au stade de l'évaluation. On doit mesurer avec exactitude le débit et le plateau de sa production". Quant à la technique de fracturation utilisée dans l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, le groupe Sonatrach maîtrise la fracturation hydraulique qui est une technique déjà utilisée par cette compagnie depuis les années 1990 mais sans avoir une incidence sur l'environnement. De 2006 à 2010, le groupe a fracturé une moyenne de 50 puits par an à Hassi-Messaoud en relevant que ces forages tout comme le reste des puits conventionnels ont traversé des nappes aquifères sans avoir un impact sur l'environnement. Sonatrach applique des mesures de précaution avant et pendant le forage, qu'il s'agisse de puits conventionnels ou de puits non conventionnels (forages horizontaux), pour ne pas porter atteinte à l'environnement. "Le gaz est le même : gaz de schiste ou gaz conventionnel. On applique pour les deux la technique de fracturation hydraulique. Ce qui change, c'est l'échelle des opérations (surface étendue : dizaines de milliers de kilomètres carrés, nombre de forages multipliés par cinq ou dix pour le gaz de schiste par rapport aux ressources conventionnelles) et la durée de vie du gisement (deux à cinq ans pour le gaz de schiste, des dizaines d'années pour le gaz conventionnel)", a ajouté le P-DG de Sonatrach, en guise de réponse hier aux questions des journalistes. L'heure est également à la préparation des conditions de sa faisabilité technique et commerciale : formation du personnel, organisation logistique, détermination du seuil de rentabilité. Il faut donc plusieurs années pour passer aux étapes ultérieures, a laissé entendre Saïd Sahnoun. K. R