Le décès, il y a une semaine, d'une jeune femme enceinte, à l'EHU 1er-Novembre, après être passée par les services de la maternité et de réanimation du CHU Oran, a tôt fait de provoquer interrogations et inquiétudes, ce qui est révélateur au sein du corps médical. Alors qu'actuellement, une deuxième patiente est toujours hospitalisée avec une légère amélioration de son état, ce premier cas de décès à Oran, dû au virus H1N1, a fait immédiatement penser au virus de la grippe aviaire ou porcine. Selon le résultat des analyses transmises à l'Institut Pasteur d'Oran, il s'agirait d'une souche du virus H1N1 de type A comme précisé, ce qui équivaut à dire qu'il contient des gènes de plusieurs origines, aussi bien porcines qu'aviaires et également humaines, nous explique-ton. C'est sur ce dernier aspect que les autorités locales, emboîtant le pas au ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, ont tenu à communiquer pour tenter d'enrayer la panique chez certains patients qui ont été hospitalisés au même moment que la jeune femme décédée et de désamorcer surtout "la rumeur" d'un cas de grippe aviaire ou porcine à Oran. Pour le directeur de la santé et de la population d'Oran (DSP) que nous avons rencontré, on se trouverait devant un cas de grippe ordinaire sévère. Même son de cloche au CHUO qui, de son côté, explique que le décès n'est pas survenu dans l'un de ses services. D'ailleurs, lorsque nous avons sollicité le DG du CHUO, un communiqué était en préparation pour, une fois encore, insister sur la version de la souche humaine du virus de la grippe H1N1 dont il est question pour ce premier décès. Là encore, les explications fournies font état "d'une grippe saisonnière de 3 souches des virus B, H3N2 et H1N1 et qui sont locales", puisque depuis 2009, ces virus ont circulé en Algérie. L'actuel vaccin contre la grippe, que les patients et les citoyens peuvent se procurer, concernerait ces trois fameuses souches, explique encore un médecin. "L'actuel virus entraîne des symptômes qui peuvent être très sévères. Le cas de cette jeune femme à un stade avancé de sa grossesse, fait partie des cas où il peut y avoir des complications comme pour les personnes âgées ou celles souffrant d'autres pathologies", déclare notre interlocutrice. Pour le personnel des différents services en contact avec la victime, il s'agit, dès lors, de demander plus de moyens de protection, d'autant que de ce côté, beaucoup restent encore sceptiques. En l'état des informations que l'on a bien consenti à nous donner, l'on peut s'interroger sur le rôle des services épidémiologiques et infectieux, ne serait-ce que pour lancer une enquête épidémiologique suite à ce décès à Oran, apporter les réponses adéquates à la population qui attend plus de certitudes et de prise en charge à la hauteur de telles situations. D. L