Le nombre d'interventions de transplantation rénale en Algérie reste très faible, à peine 4 greffes pour 1 000 habitants, soulignent des spécialistes présents, hier, à Alger, pour la Journée nationale de la transplantation rénale. Lors de la rencontre, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a fait savoir qu'en Algérie pour 2014, seulement 166 personnes des 26 000 soufrant d'insuffisance rénale ont bénéficié de la greffe, bien que le don de rein demeure la solution idéale pour mettre fin à la souffrance des dialysés. "Nous sommes ici pour arrêter une feuille de route pour la gestion du dossier de l'insuffisance rénale en Algérie", déclare le ministre. Le premier responsable du ministère de la Santé informe les spécialistes présents à la rencontre que son ministère a la ferme intention de relancer la "transplantation au sens large du terme et surtout la transplantation rénale". Le ministre a, par ailleurs, insisté sur le fait que son département compte assister financièrement les différentes structures. La transplantation et le don d'organes restent une question encore sensible en raison du fait religieux, bien que l'Algérie soit le premier pays arabe et musulman à avoir autorisé religieusement l'acte en 1985, mais les blocages subsistent pour avancer dans ce domaine. La greffe d'organes en Algérie est restreinte au cercle familial ; au-delà, rares sont les personnes qui permettent le prélèvement d'organes après leur mort. À ce propos, M. Boudiaf souligne : "Nous allons voir avec la justice pour trouver une réponse qui soit conforme à la religion et à la législation." M. Boudiaf a également insisté sur l'importance de la formation. "C'est vrai qu'en Algérie, nous ne manquons pas de chirurgiens, mais nous devons former des transplanteurs. Une telle formation dure entre 6 mois et 2 ans", a-t-il insisté. Par ailleurs, le ministre de la Santé a annoncé que son département allait s'intéresser de près à ce qui se passe dans certaines cliniques privées, spécialisées dans l'hémodialyse. Selon, Mohamed Boukhors, porte-parole de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (Fnir), des défaillances sont enregistrées dans la prise en charge des séances d'hémodialyse dans certaines cliniques relevant du secteur privé. Certaines cliniques "ne donnent pas les doses d'hormone antianémique" en fonction des besoins du malade, a affirmé M. Boukhors à l'APS, attribuant le fait à la convention signée entre ces dernières et la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas) qui ne fixe pas le dosage à prescrire. Parmi les problèmes auxquels font face les insuffisants rénaux, le porte-parole de la Fnir a cité la pose de la fistule pour faciliter la dialyse qui nécessite le transfert des malades vers les cliniques privées les obligeant à assumer le coût de l'opération estimé à 20 000 DA pour les adultes et 30 000 DA pour les enfants. Cette opération peut se faire en milieu hospitalier pour alléger les dépenses du malade, a préconisé M. Boukhors. D.S.