Le virus de la grippe frappe fort à Tarhnant, localité située à 70 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset. Pas moins de trente cas d'influenza ont été confirmés dans cette contrée perchée à plus de 2400 m d'altitude. La propagation de cette maladie virale inquiète au plus haut niveau les riverains, qui ont lancé plusieurs appels de détresse via la radio locale. "L'absence d'infrastructures et de moyens sanitaires adéquats aurait compliqué la situation des malades", se lamentent les habitants qui tiennent à préciser, en outre, que leur village, relevant administrativement de la commune de Tamanrasset, ne dispose que d'une salle de soins décrépite, gérée par un seul infirmier et qui, de surcroit, fonctionne avec des moyens dérisoires. "La salle, dont le rôle est réduit aux soins de petits bobos, est dépourvue de moyens et d'équipements médicaux. Nos malades sont contraints de rallier le chef-lieu de la commune de Tamanrasset pour se faire soigner et consulter un médecin. Les moins nantis restent chez eux et trépassent en silence, car sans véhicule 4x4 on ne peut pas se déplacer. Nous avons dénombré une trentaine de cas de fièvre grippale. Si certains d'entre eux se contentent de la médecine conventionnelle, d'autres, dont l'état s'aggrave de plus en plus nécessitent une prise en charge médicale urgente", s'offusquent-ils. Tarhnant n'est qu'un exemple parmi tant de localités de Tamanrasset où la santé est gravement malade. Ce n'est pas l'avis du directeur de l'établissement public de santé de proximité (Epsp), Messani Hocine, qui assure que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour la prise en charge médicale des habitants de ces contrées lointaines. "Une brigade composée d'un médecin, d'un infirmier et d'une sage-femme sillonne tous les villages suivant le programme des consultations mensuelles concocté par l'établissement. Une vaste campagne de vaccination, notamment en milieu scolaire, a également été menée à l'effet de protéger les personnes vulnérables des complications liées à la grippe saisonnière. J'affirme qu'on a enregistré plus de vaccinés dans ces villages enclavés que dans la ville et les localités désenclavées, puisque ce sont les médecins qui vont vers la population et non le contraire", a-t-il ajouté. Evoquant les cas d'influenza signalés, le DEPSP a indiqué que "les malades ont été tous pris en charge. Une équipe médicale a été dépêchée sur les lieux pour s'enquérir de la situation et du coup traiter les cas avérés. Contrairement à ce qui a été lancé par la radio, aucun cas grave n'a été relevé. La seule complication que nous avons eue était une personne âgée qui avait nécessité des soins intensifs. Mieux, sa vie est hors de danger et elle s'est vite rétablie après le traitement prescrit." R.K.