Le poète et dramaturge d'expression amazigh, Mohand ou Yahia, s'est éteint, avant-hier, à l'âge de 55 ans dans un hôpital parisien, à la suite d'une longue maladie. Cet enfant, originaire de Tassaft, ayant grandi à Azazga, était porté sur la rime surtout pendant son cursus universitaire à Alger, après son cycle secondaire au lycée Amirouche de Tizi Ouzou. En 1972 après sa licence de mathématiques, Mohand ou Yahia s'était installé en France. Parallèlement à son activité de commerçant, il n'a cessé de se consacrer à la création culturelle, notamment l'adaptation des œuvres universelles de Brecht, Molière, Lu xun en tamazight. Adaptations qui ne manqueront pas de faire vibrer les planches du théâtre berbère. Il en est le précurseur incontesté et incontestable dans ce domaine. Son œuvre poétique, elle aussi, est une source intarissable dans laquelle de grands chanteurs engagés kabyles à l'exemple de Ferhat, sont venus puiser abondamment. Beaucoup s'en sont d'ailleurs servis sans même l'aviser. Un abus qui lui a beaucoup déplu. Ces dernières années, il a cessé toute créativité artistique par dépit ou pour des raisons de santé. Toujours est-il, il a légué une œuvre culturelle d'expression amazigh incommensurable. L. O.