Ces alliances pourraient, de son point de vue, contribuer à créer des projets viables, à attirer et à faciliter la circulation des capitaux dans l'espace africain. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, a conduit une importante délégation de chefs d'entreprise à Dakar (Sénégal) pour prendre part à la 8e édition du Forum des opérateurs pour la garantie de l'émergence économique en Afrique (Fogeca). Cette rencontre de haut niveau, à laquelle prend part l'Algérie pour la première fois, a été une occasion d'échanges d'expériences entre les pays africains sur les différents facteurs qui structurent les plans d'émergence en Afrique tels le plan Sénégal émergent (PSE), le Plan national de développement en Côte d'Ivoire, du Bénin émergent, et du Gabon émergent. Dans son intervention, le président du FCE a annoncé l'organisation "avec le soutien du gouvernement algérien, à Alger, les 9 et 10 octobre prochain, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d'un grand événement" pour débattre des voies et moyens de lancer la dynamique d'investissement et de commerce intra-africains. Après lui avoir tourné le dos, depuis des années, en se focalisant sur l'Europe, l'Algérie semble réorienter sa diplomatie vers l'Afrique. En effet, notre pays a reçu en quelques mois plusieurs chefs d'Etat africains. Le continent africain et ses perspectives de forte croissance offrent de nouvelles opportunités aux entreprises algériennes. Alors que la compétition se durcit notamment sur le marché européen, l'Afrique devient "l'ultime frontière d'investissement". Le FCE veut tirer profit de ce repositionnement de la diplomatie algérienne. Lorsqu'il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, M. Haddad a formulé "l'espoir que nourrit le FCE de pouvoir construire avec notre diplomatie une relation fructueuse, une connexion intelligente, qui permettraient de contribuer à drainer davantage d'investissements et de partenariats vers notre pays, de soutenir les efforts de nos entreprises vers l'exportation et tirer ainsi des avantages des opportunités qui existent notamment en Afrique et que nous n'exploitons pas parce que nous ne sommes pas organisés". Le président du FCE a insisté à Dakar, sur la nécessité de l'expansion des secteurs privés dans les pays, la création massive d'entreprises et le développement et l'intensification des échanges et des partenariats entre les entreprises africaines. "Nous accusons un retard considérable. Le commerce intra-régional représente 70% en Europe, 50% en Asie, 22% en Amérique latine et seulement 10% en Afrique. Nous avons besoin de dégager des perspectives nouvelles à l'intérieur du continent aussi bien en termes d'échanges commerciaux qu'en termes d'investissements car l'immense potentiel d'intégration dont dispose l'Afrique reste quasiment inexploité", a constaté M. Haddad. "Si l'Afrique ne capte, en moyenne, que 3% des volumes d'investissements directs étrangers et si les échanges et le partenariat entre les entreprises africaines est modeste, c'est parce que, sans doute, nous ne créons pas assez d'entreprises, parce que nos secteurs privés restent insuffisamment développés que la compétitivité de nos entreprises reste à consolider, et, en un mot, parce que nos économies ne sont pas diversifiées", a-t-il ajouté. Pour le président du FCE, "le socle d'une économie africaine peut être constitué par la construction d'alliances stratégiques et de partenariats entre les entreprises africaines". Ces alliances pourraient, de son point de vue, contribuer à créer des projets viables, à attirer et à faciliter la circulation des capitaux dans l'espace africain. "Les initiateurs du Nepad, parmi eux notre cher président, Abdelaziz Bouteflika, nous ont tracé la voie. Leur ambition est la mobilisation des ressources intérieures de l'Afrique pour l'intégration africaine et la redéfinition des relations de l'Afrique avec les autres pays dans le cadre d'un partenariat de type nouveau qui tient compte des intérêts de l'Afrique", a indiqué M. Haddad. "C'est par la progression de l'esprit d'entreprise, la promotion de l'entrepreneuriat et du partenariat entre nos entreprises que nous pourrons faire face à ces enjeux et réussir l'un des grands défis auquel notre continent est confronté, celui de la croissance et de l'emploi", a-t-il suggéré. M. R.