L'Unesco a réclamé la convocation d'une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies, à la suite de la destruction de trésors antiques à Mossoul, en Irak, par le groupe autoproclamé état islamique. Un taureau ailé à cinq pattes attaqué à la masse. Des statues de l'époque hellénistique jetées à terre, brisées. Des bas-reliefs brisés au marteau-piqueur, ce sont autant de séquences d'une nouvelle vidéo de propagande mise en ligne, jeudi 26 février, par le groupe de l'état islamique. Ce sont également autant de trésors archéologiques préislamiques, d'une valeur inestimable, qui ont été réduits en miettes dans le musée de Mossoul par les éléments extrémistes, qui ont vandalisé à coups de masse d'imposantes pièces notamment, dont les collections renferment des objets inestimables des périodes assyrienne et hellénistique, datant de plusieurs siècles avant l'ère chrétienne. Des experts ont confirmé et déploré ces destructions qu'ils ont comparées à la démolition des bouddhas de Bamiyan par les talibans en Afghanistan en 2001. La directrice générale de l'Unesco a immédiatement réclamé la convocation d'une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies. Thomas Campbell, le directeur du Metropolitan Museum de New York (Met), l'un des plus grands musées du monde, a qualifié la destruction de "catastrophique" et a fait part de sa "grande tristesse". "Une telle brutalité gratuite doit cesser, avant que tous les vestiges de l'ancien monde ne soient anéantis", a-t-il ajouté. Ces exactions ont lieu, alors qu'en Syrie près de 1000 familles d'Assyriens, soit quelque 5000 personnes, ces jours derniers, ont fui leur domicile pour trouver refuge à Hassaké et Qamichli, deux villes du nord-est tenues par les forces kurdes et gouvernementales, selon un responsable assyrien. Dans un nouveau bilan, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état du rapt de 220 personnes, contre 90 précédemment, depuis lundi. Les Assyriens ont été enlevés dans la région de Tall Tamer, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Hassaké, où l'EI contrôle désormais 10 villages chrétiens, selon l'ONG. La ville de Tall Tamer demeure sous le contrôle de forces kurdes. Des raids de la coalition internationale contre l'EI ont eu lieu autour de Tall Tamer, selon cette même source qui n'a pas fourni dans l'immédiat un bilan des victimes des frappes. Au moins 35 combattants de l'EI et 25 membres des forces kurdes et assyriennes ont été tués dans les combats dans la région ces trois derniers jours, selon l'OSDH. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné fermement ces enlèvements de chrétiens, qui sont les premiers de cette ampleur en Syrie, estimant que de tels crimes montrent une nouvelle fois la brutalité de l'EI. Jeudi, le chef du renseignement américain, James Clapper, a estimé que "la sauvagerie brutale des combattants de l'organisation EI, avec les décapitations d'otages et l'immolation d'un pilote jordanien, avaient eu un effet galvanisant sur les opinions publiques à travers le Moyen-Orient". Par ailleurs, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a déclaré que "la crise des réfugiés syriens atteignait un tournant dangereux" et a demandé aux Européens et aux pays du Golfe de se montrer plus généreux et plus accueillants. Amar R./Agences