RéSUMé : Boualem est allé voir au restaurant et au bar où lui et ses cousins se sont rendus la veille. Personne n'a vu son pistolet. Il met sa famille au courant. La maison est passée au peigne fin. Aucune trace de l'arme. Il n'y a rien, même dans son casier. Boualem sent qu'en la perdant, il a aussi perdu la vie. Lorsqu'il rentre enfin à la maison, il trouve Nabila en train de fouiller dans leur chambre. Tout a été déposé sur le lit. Les tiroirs de la garde-robe et de la commode ont été retirés. Elle ne l'a pas trouvée. - Je vais regarder dans les meubles du salon, décide Boualem. Nabila va l'aider. Tout comme la maison de ses beaux-parents, I'appartement est passé au peigne fin. Durant toute la nuit, ils cherchent, refusant de perdre espoir. Boualem jette même un coup d'œil dans le placard où sont rangés les aliments. Encore une déception. - Mais qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Qu'est-ce que je vais dire à mes supérieurs ? Nabila lui recommande d'y aller doucement. - Pourquoi leur en parler dès maintenant ? Rien ne presse, lui dit-elle en prenant place près de lui, le regardant se lamenter sur sa malchance. Peut-être qu'on va la retrouver ailleurs. - Mais je ne peux pas attendre qu'un crime soit commis avec mon arme, pour aller déclarer la perte, rétorque-t-il. Oh ! Mon Dieu, pourquoi cela m'arrive-t-il ? Je ne comprends pas comment j'ai pu la perdre. Je ne l'oublie jamais ! - C'est sûrement un voleur, émet-elle. Il devait t'avoir à l'œil, depuis un moment. Et si c'était un terroriste ? - Tu te rends compte dans quel pétrin je me suis mis ? - Cesse de te torturer de la sorte ! Depuis cet après-midi, tu as pris un coup de vieux, remarque-t-elle. Je suis sûre et certaine qu'on finira par la retrouver. - C'est bien gentil de tenter de me réconforter, réplique-t-il, mais au point où j'en suis, je suis fini. J'ignore ce qui va adve-nir de moi, de ma carrière quand j'aurai déclaré la perte de mon arme. Plus le temps passe, plus je sens que j'ai gâché ma vie. - Prends le temps de chercher avant de la déclarer, lui conseille-t-elle. Avec un peu de chance, on... Boualem l'interrompt en levant la main. Il en a assez entendu. Et il est très fatigué, aussi bien physiquement que moralement. Il s'allonge sur le canapé. - Je voudrais dormir et ne plus jamais me réveiller, dit-il entre les dents. Oh mon Dieu, aidez-moi ! - Essaie de dormir un peu. Cela te fera le plus grand bien. Nabila quitte le salon et va à la cuisine préparer du café. Elle ne pourra pas fermer l'œil même si elle est fatiguée. Elle attend qu'il soit huit heures pour appeler leur ami commun Mouloud. Elle le met au courant de la disparition de l'arme personnelle de son mari. - Mais comment cela a-t-il pu lui arriver ? Jamais il ne l'oublie. Quant à la perdre, c'est inimaginable ! rétorque Mouloud. Vraiment, j'ai du mal à y croire. - Même lui n'y arrive pas. Le pauvre, je le plains. Il est complètement abattu. Pour peu, elle verserait des larmes. (À suivre) A. K.