Après une période d'accalmie qui n'aura duré que quelques jours, le phénomène de fermeture de routes refait surface dans la wilaya de Béjaïa. En effet, hier encore, les habitants de la cité GMS (Garde mobile de sécurité) ont procédé à la fermeture de la RN26, à hauteur du carrefour jouxtant le parc communal, situé à l'entrée est de la ville d'Akbou. Les protestataires, qui vivent depuis la nuit des temps dans des habitations précaires, sont descendus, hier matin, dans la rue pour réclamer leur quota de logements sociaux et dénoncer par la même occasion leur exclusion de la dernière liste de bénéficiaires rendue publique en 2007. Outrés par les promesses non tenues des autorités locales, ces citoyens en colère ont tenu à exprimer, à travers cette action de rue, leur ras-le-bol, tout en exigeant des pouvoirs publics leur recasement dans l'immédiat. "Cela fait des années que les responsables locaux nous ont promis un quota de logements dans le cadre du programme RHP (résorption de l'habitat précaire), lancé par le président de la République, mais hélas ! Nous n'avons rien vu venir. Nos familles continuent de vivoter dans des conditions lamentables, voire inhumaines. Un froid glacial, des infiltrations d'eau, manque d'hygiène... Voilà notre quotidien, notamment en cette période hivernale", se lamente un sexagénaire, père de famille, rencontré sur les lieux de la protestation. À noter que cette énième fermeture de route dans la région de la Soummam, n'a pas manqué de provoquer, comme d'habitude, d'énormes bouchons sur cet axe routier de la RN26, dont les usagers ont été contraints de faire de longs détours, en empruntant des chemins sinueux, pour contourner cet obstacle humain. Par ailleurs, dans la commune de Semaoune, les habitants du village Tiskimine, qui ont cadenassé le siège de leur mairie pendant trois journées consécutives, ont procédé, hier matin, au blocage du CW21 joignant leur localité à Amizour, ainsi que la voie ferrée reliant Béjaïa à Béni Mansour. D'ailleurs, la desserte Béjaïa-Alger que devait assurer, hier matin, l'autorail de la SNTF, a été annulée, au grand dam des voyageurs. Le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, a dû se déplacer, hier matin, sur les lieux de la contestation pour tenter de calmer les esprits de ces villageois en colère, en leur promettant de prendre en charge le plus tôt possible leur revendication relative au bitumage de la route menant à leur hameau. K. O.