Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est dit prêt à négocier avec tout dirigeant israélien issu des élections du 17 mars, à l'ouverture mercredi du Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (CCOLP) en Cisjordanie occupée. La réunion de deux jours de 80 des 110 membres du CCOLP, instance dirigeante intermédiaire de l'OLP, devait être axée sur l'avenir de l'Autorité palestinienne dirigée par M. Abbas, étranglée financièrement par Israël et en crise politique. Israël retient près d'un demi-milliard d'euros depuis la demande d'adhésion, début janvier, de l'Autorité palestinienne à la Cour pénale internationale (CPI) pour y présenter, dès le 1er avril, ses premières accusations contre les dirigeants israéliens. L'Autorité, incapable de payer les salaires de ses 180 000 fonctionnaires, vient en plus d'être condamnée, avec l'OLP, à payer plus de 650 millions de dollars de dommages à des victimes américaines d'attentats perpétrés durant le deuxième soulèvement palestinien. Pour tout cela, a concédé M. Abbas, également chef de l'OLP, il faudrait "revoir les prérogatives de l'Autorité palestinienne". Mais, porter la cause palestinienne devant les instances internationales et les tribunaux n'empêche pas un retour aux négociations avec Israël, a affirmé M. Abbas, alors que le processus de paix est au point mort. Il s'est dit "prêt à revenir aux négociations malgré le fait qu'Israël ne respecte aucun des engagements qui nous lient", et ce "quel que soit le vainqueur des élections législatives" pour lesquelles le Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu, est donné favori. Depuis sa prison israélienne, Marwan Barghouthi, figure très populaire du mouvement Fatah de M. Abbas, a proposé d'imposer une "limite de six mois" à ces négociations qu'il souhaite "sous l'égide de l'ONU" et non plus sous patronage américain. Sur les divisions palestiniennes, M. Abbas a une nouvelle fois accusé le mouvement islamiste Hamas de ne pas respecter ses engagements sur la remise du pouvoir à Gaza au gouvernement d'union né de la réconciliation Fatah-Hamas. "Si je reçois un accord officiel et écrit (de la part du Hamas), alors je promulguerai immédiatement un décret pour convoquer des élections générales réclamées par le mouvement islamiste", a-t-il lancé. Signe toutefois d'une possible détente, pour la première fois de l'histoire de l'OLP, qui regroupe tous les mouvements palestiniens à l'exception du Hamas et du Jihad islamique — deux anciens ministres du Hamas étaient présents à la réunion du CCOLP à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. R. I./Agences