Résumé : Malika fait visiter à sa belle-sœur la chambre de ses grands-parents. Un portrait les représentait tous les deux en tenues traditionnelles. Mordjana les trouve magnifiques. Malika lui parle d'eux et lui apprend qu'ils étaient de descendance noble. Une descendance que son père a souillée par son comportement indigne. Malika tape dans ses mains : -Je t'ai assez ennuyée avec toutes ces frasques familiales Mordjana... Tu viens à peine de frôler ta nouvelle maison, que te voici déjà contrainte d'écouter mes confidences. -C'est un grand honneur pour moi Malika... Je sais que tu veux démontrer que je ne suis plus une étrangère dans la famille, et que je devrais connaître tout le passé ancestral... Malika hoche la tête : -Tu es ma belle-sœur... Elle ébauche un sourire : -Samir m'a confié qu'il te trouvait non seulement très mignonne, mais aussi très intelligente... J'en suis très heureuse Mordjana... Bien que je lui aie déjà parlé de toi, je ne pouvais anticiper sa réaction... Mordjana rougit. -Samir est un homme bien... Je n'espérais pas autant de la vie, alors que notre mariage était une loterie montée par nos pères respectifs. -Le hasard fait toujours bien les choses, n'est-ce pas ? -Dans mon cas, on peut le dire. Elles rirent. Puis Malika referme la porte de la chambre ancestrale et précède Mordjana dans les escaliers. -Tu veux rencontrer mes enfants ? -Avec plaisir... Elle sourit et se dirige vers la grande cuisine qui donnait sur la cour. Quelques hommes déjeunaient autour de la grande table. Mordjana reconnut Samir qui lui adresse un sourire et se lève à sa rencontre : -Viens Mordjana, installe-toi... Malika l'interrompt : -Tu ne me laisses même pas le temps de la présenter à la famille. -Ah ! Eh bien... Eh bien laisse-moi y remédier. Il fit asseoir sa femme à ses côtés et fait les présentations : -Alors en face de toi, tu as Allal et Malek, mes deux jeunes frères... Au bout de la table, Karim, le mari de Malika, et à côté de moi, mes deux oncles paternels, Ali et Farès, tandis que de l'autre côté, se trouve mon unique oncle maternel Farid et mes neveux, Nassim et Yanis. Mordjana, un peu mal à l'aise, ébauche un sourire, alors que les hommes lui souhaitent la bienvenue et que les enfants se sont levés pour l'embrasser. -Alors... Je te sers ou tu veux te servir toute seule comme une grande ? Mordjana regarde son mari qui lui souriait toujours, puis baisse les yeux : -J'ai déjà déjeuné... Malika m'a fait visiter la maison et voulait me présenter les enfants... -Bien... Alors, tu vas nous dire comment tu trouves notre vieille bâtisse ? -Oh ! Très belle... Elle est magnifique... Elle se tut et tenta de se lever : -Je vous laisse déjeuner, bon appétit... Samir mit la main sur la sienne et la retint : - Où vas-tu ? -Heu... Dans... dans ma chambre... Je vous laisse manger tranquillement... -Ah ! Parce qu'avec toi parmi nous, nous ne serions pas à l'aise ? C'est ce que tu crois ? Mordjana, embarrassée devant tous ces regards inconnus qui la contemplaient ne put répondre. Samir poursuit sur un ton espiègle en s'adressant à la ronde : -Vous n'êtes pas à l'aise vous autres parce que Mordjana est parmi nous ? Ali, l'oncle paternel et le plus âgé de l'assistance, intervient : -Sois la bienvenue dans la famille, ma fille. Désormais, tu devrais te sentir plus à l'aise et plus en sécurité dans cette maison... Nous sommes tous au courant de ce mariage farfelu, mais nous savons que Samir n'est pas un type qui fait les choses à moitié. Malgré les écarts de son père, il sait séparer le bon grain de l'ivraie... D'un geste prompt, il prend son portefeuille et en retire quelques billets qu'il tend à la nouvelle mariée. Gênée, Mordjana lève la main pour protester, mais il lui lance d'une voix ferme : -C'est une coutume ancienne dans notre famille que de recevoir les nouvelles mariées par un "fel"... Les hommes ne savent pas offrir des cadeaux. Ils donnent de l'argent... Tu t'achèteras plus tard quelque chose dont tu as envie. Après Ali, Farès, Farid et Karim en firent de même. Mordjana, de plus en plus mal à l'aise, garda les billets d'argent dans sa main et baissa davantage la tête. (À suivre) Y. H.