Deuxième chapitre : Une autre chance : Résumé : Maria se rendit à Alger, heureuse malgré tout de retrouver la ville où elle avait grandi et où elle avait connu Yahia. Il était la dernière personne qu'elle s'attendait à revoir. Il s'invite à sa table et discute avec elle, comme s'ils ne s'étaient jamais séparés. Mais il remarque bien des changements en elle. Elle lui parle de Salem et de son amour... -Qu'a-t-il d'exceptionnel ? voulut-il savoir. Après tout ce que tu as vécu auprès de moi, tu dois savoir que tout n'est pas à portée de main ! -C'est vrai ! Entre vous deux, c'est la nuit et le jour... Mais Salem m'appartient ! Je peux dormir tranquillement. Personne ne peut me l'enlever. Vraiment Yahia, Salem est à moi !, insista-t-elle. Il est vrai que j'ai beaucoup appris dans la vie. J'en ai tiré des leçons... Pendant longtemps, j'étais à toi, j'étais presque ta soumise ! Mais maintenant, je connais le vrai amour ! Salem ne veut personne d'autre dans sa vie ! -As-tu gardé contact avec Dalila ?, l'interrogea-t-il, le visage gris. -Oui. -Pourtant, fit-il remarquer, jamais elle ne m'a dit que tu avais un ami ! Pourquoi le lui as-tu caché ? -Je savais que Dalila te l'aurait rapporté, mentit Maria. Je voulais que tu ne saches rien de ma nouvelle vie. -Tu as réussi, murmura-t-il. Vous travaillez ensemble ? Vous vous voyez tout le temps ? -Non, dit Maria, le cœur serré. Je le retrouve le soir uniquement et aussi pendant le week-end ! -Vous n'êtes pas mariés ? Au signe négatif de Maria, il haussa les sourcils, très surpris. -Tu m'étonnes !, dit-il. Avant, tu refusais de vivre en concubinage ! Qu'a-t-il vraiment d'exceptionnel cet homme pour qu'il ait obtenu, en un temps aussi court, ce que tu m'as toujours refusé ? -Il est tout comme toi... Seulement, ma rencontre avec lui m'a fait comprendre que je n'avais pas à lui donner dix ans de ma vie tout comme je l'ai fait avec toi sans rien recevoir en retour. J'ai choisi de vivre au jour le jour avec... Ainsi je n'aurai pas à souffrir comme avant ! -Cela se passait bien entre nous ?, demanda-t-il quand elle se tut. -Oui... Trouvant d'elle avait trop parlé, qu'elle avait trop menti, Maria décida de changer de sujet et de lui poser des questions. -Et toi, pourquoi n'as-tu pas essayé de me remplacer ? -Parce que... Yahia se tait, parut chercher les mots. Quand ses yeux bleus s'arrêtaient sur ceux de Maria, elle ne sut plus ce qu'elle allait entendre. -Parce que tu es unique... remarquable... Parce que je savais qu'aucune femme ne pourrait me rendre heureux après t'avoir perdue... Tu ne peux savoir combien je te regrette ! Apparemment, tu as mieux réussi que moi ! Peut-être est-ce dû au fait que je m'imaginais moins touché que toi... En tout cas, j'ai ressenti très douloureusement ton absence ! Les aveux l'auraient réjouie avant. Mais aujourd'hui, Maria avait mal. S'il souffre, ce n'était pas autant qu'elle. Depuis tout à l'heure, elle jouait la comédie et tenait un discours qui était loin d'être le sien. Il ignorait tout de sa situation. Salem n'était pas le concubin qu'il croyait. Elle ne vivait que dans l'angoisse depuis son renvoi exactement. -Qu'y a-t-il Maria ?, l'interrogea-t-il en voyant son visage tirer vers le jaune. Ne serais-tu pas aussi indifférente que tu l'affiches ? -Non, je me suis seulement rappelée avoir un rendez-vous ! La jeune femme se leva sans avoir touché aux mets posés devant elle. Elle prit son sac à main. -Il faut que tu m'accordes quelques heures Maria, proposa Yahia, se levant à son tour. Ce soir ? -Impossible, dit-elle. -Demain après-midi ? -Je suis encore prise, refusant de le voir. -Après-demain ?, insiste-t-il. Choisis l'heure et l'endroit, ajouta-t-il, gardant espoir. Tu n'as pas oublié mon numéro ? Maria le regarda en face et eut un sourire presque désolé. -Si... Et j'avais presque oublié que tu existais encore avant aujourd'hui, ose-t-elle dire avant de le quitter, marchant rapidement, comme si elle fuyait un danger. (À suivre) A. K.