Un colloque scientifique est organisé depuis hier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri où les intervenants ont mis en évidence le rôle de cette tariqa dans l'ancrage des valeurs islamiques et nationalistes. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, s'est rendu, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou où il a procédé au coup d'envoi solennel d'un colloque de deux jours, organisé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri par la direction des affaires religieuses de la wilaya de Tizi Ouzou et portant sur "le rôle de la confrérie Rahmania dans l'ancrage des valeurs islamiques et nationalistes". Dans son allocution d'ouverture, le ministre des Affaires religieuses n'a pas manqué de souligner que "l'islam pratiqué et légué par nos ancêtres est le seul remède capable de combattre cet extrémisme religieux qui est en train de menacer de destruction des nations entières". C'est en des termes clairs qu'il a appelé les fidèles et les imams de la région à combattre l'extrémisme religieux par la promotion de l'islam ancestral bâti sur la sagesse, la tolérance, la cohabitation pacifique, l'amour d'autrui et le respect de l'autre, et ce, à l'image, dit-il, de toutes les valeurs saines et nobles véhiculées par la "Tariqa Rahmania". D'ailleurs, Mohamed Aïssa a profité de cette occasion pour saluer le rôle des "zaouïas" de Kabylie qui ont prôné, durant des siècles, un islam de tolérance et de paix pour servir de référence aux quatre coins du pays et au-delà même de nos frontières tout en rappelant que "la Tariqa Rahmania", fondée vers 1774 par Sidi M'hamed, natif du village d'Aït Smaïl, dans la région de Boghni, en Kabylie, et qui prône un islam pur, car fondé sur la tolérance et le respect, et qui constitue "un gage de sécurité" contre la propagation d'un islam radical en Kabylie et dans les autres régions de l'Algérie profonde. C'est d'ailleurs dans cette même optique que le ministre des Affaires religieuses s'est exprimé lors d'une visite effectuée ensuite dans la commune d'Aghrib où il a procédé au dépôt de la première pierre sur le site du chantier de la future mosquée de la commune qui sera réalisée à Agouni Oucharki, chef-lieu communal. Là aussi, Mohamed Aïssa dira qu'"il y a une dynamique dans la société algérienne. C'est une société en mutation qui sort d'une culture vers une nouvelle culture. Ce qui reflète sa bonne santé, c'est qu'elle est immunisée contre les fléaux nocifs et les maux terribles enregistrés près de nos frontières et ailleurs dans le monde. Nous vivons le symbole de la sécurisation sociétale, et l'exemple d'Aghrib est une leçon de tolérance et d'islam ancestral". Le ministre des Affaires religieuses ira jusqu'à affirmer que "la société algérienne, qui est en évolution, qui se modernise de plus en plus et qui sort de son état archaïque, est appelée à faire sa mue puisque tous les textes, tels le code de la famille mais aussi le code du wakf, pour ne citer que ces deux exemples, sont en train d'êtres révisés. Tout cela pour dire qu'il y a une dynamique et une actualisation des lois dans notre pays". Concernant la révision de certaines dispositions relatives au code de la famille ordonnées par le président de la République, Mohamed Aïssa soulignera : "Il y a plusieurs dispositions qui méritent d'être révisées. Nous sommes disposés à adhérer, à discuter et à ouvrir un dialogue avec les forces de la nation pour arriver à un code qui soit en mesure d'être ancré dans la religion de l'islam, donc de la tradition musulmane et moderniste qui doit prendre en charge les nouveaux problèmes de la famille et de la société algérienne d'une manière générale." Enfin, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs s'est rendu, en début d'après-midi, dans la daïra de Bouzguène où il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du colonel Mohand Oulhadj, ancien commandant de la Wilaya III historique de l'ALN, puis à l'institut islamique Sidi Abderrahmane d'Illoula Oumalou. K. T.