Il faut une dizaine d'années pour évaluer le potentiel algérien en gaz de schiste. Débat fort intéressant animé en marge de la 5e édition du Salon international des fournisseurs de produits et services pétroliers, tenue, la semaine dernière à Alger. Certains experts ont grossi le trait sur l'exploration et sur le gaz de schiste. Ainsi, Djamel Eddine Bekkouche, ancien directeur de l'exploration à Sonatrach et ancien directeur général de l'Institut algérien du pétrole (IAP), souhaite que l'on intensifie l'exploration, le domaine minier n'étant exploré actuellement qu'à 30%. Il livre quelques indications sur le sujet : "10 000 puits ont été forés depuis les années 40, plus de 500 gisements ont été découverts. En 2013, 146 puits ont été forés dont 38 par Sonatrach en effort propre." Et de préciser : "L'effort d'exploration est supporté aujourd'hui à 95% par Sonatrach, contre 50% auparavant." La compagnie nationale d'hydrocarbures compte dans son escarcelle 70 titres miniers. L'ancien directeur général de l'IAP note, par ailleurs, que Sonatrach, engagée seule actuellement dans les phases d'exploration du schiste dans l'objectif d'en quantifier le potentiel, devra nécessairement avoir recours au partenariat étranger pour l'exploitation de ces ressources. L'expert a ajouté que le pays a engagé un processus d'exploration qui en est encore à ses débuts, alors qu'il faut une dizaine d'années pour évaluer le potentiel en schiste. Les études américaines, évaluant les réserves, sont encore du domaine de la théorie, jusqu'à ce que des travaux expérimentaux en exploration les confirment. Des études américaines ont été élaborées en 2011 pour évaluer les réserves en Norvège. En théorie, elles ont révélé d'importantes réserves.En 2013, elles "sont tombées à zéro", après trois forages faits par la compagnie Shell, rappelle Djamel Eddine Bekkouche qui estime toutefois que le processus expérimental doit être effectué en Algérie pour relever la production du pays. La déplétion (baisse) de la production et la hausse de la consommation interne en énergie ont poussé Sonatrach, dès 2009, à penser à l'exploration des possibilités du gaz de schiste pour augmenter le potentiel de production et d'exportation en hydrocarbures. Djamel Eddine Bekkouche relève également que l'exploitation du gaz de schiste, les populations locales pourront en tirer parti, parce qu'elle pourra se faire approvisionner directement depuis les sites de production. Y. S.