L'Etusa a lancé un appel d'offres international, et des constructeurs ont procédé déjà au retrait du cahier des charges inhérent à l'opération. L'ascenseur qui assurait autrefois la liaison entre le boulevard Ernesto-Che-Guevara et la gare centrale ferroviaire s'apprête à prendre de l'altitude à la faveur d'un appel à la concurrence ouvert pour sa remise à niveau. "L'étude du dossier inhérent à la relance, voire à son redémarrage est aujourd'hui au terme de sa maturation, d'où la publication de l'appel d'offres qui a reçu l'écho escompté auprès des constructeurs d'ici et d'ailleurs qui ont procédé au retrait du cahier des charges inhérent à la remise en marche de l'ascenseur du port d'Alger", a déclaré Boumediene Larbi, le directeur des transporteurs guidés à l'Etusa, que nous avons rencontré au siège d'Alfred de Musset à Belouizdad. Situé en face du square Port-Saïd (ex-Bresson), la tour de l'ascenseur... guidait hier le voyageur du haut du boulevard baptisé au nom du révolutionnaire argentin, jusqu'au terminus du chemin de fer, et de là vers la gare maritime qui est établie à un vol de mouette du Bastion, où ce qu'il était convenu d'appeler le quartier des Darbouz (rampes). Construit au tout début du siècle dernier, soit en 1914, le monte-charge du port est frappé aujourd'hui d'obsolescence, eu égard à la vétusté des accessoires de ce fleuron architectural d'Alger, dont l'aspect esthétique dépérit au grand bonheur des pigeons, qui y ont élu pigeonnier. "L'existence d'un ascenseur ne saurait excéder plus d'une trentaine d'années, et c'est le cas de l'ascenseur du port d'Alger dont la dernière remise à niveau remonte maintenant aux années 1970-1980. De la sorte, l'exploitation de cet ascenseur demeure subordonnée au renouvellement intégral de ces équipements", a ajouté notre interlocuteur. Au demeurant, ce n'était pas tant l'immobilisation prolongée de cet élévateur qui posait problème, mais plutôt l'état effrayant de la passerelle qui a requis l'intervention des services techniques de la wilaya d'Alger. "En tout état de cause, la réception des travaux de consolidation du pont piétonnier était une condition sine qua non, sinon un préalable à la rénovation de l'ascenseur du port, dont l'ouverture du chantier est imminente", a tenu à préciser Boumediene Larbi. S'agissant de l'état de l'assise de l'ouvrage qu'on prétendait fragilisée par le séisme du 21 mai 2003, notre interlocuteur réfute le cas et se veut au contraire rassurant quant à la fiabilité des fondations de l'ouvrage. Pendant ce temps, la grande inconnue reste l'ascenseur de l'ancienne rue Berthezène, qui demeure fermé pour l'usager, en raison de l'impératif sécuritaire qu'on sait. Et depuis, au fond de la ruelle Lakhdar-Amara-Allahoum, qui est perpendiculaire à la rue Larbi Ben M'hidi, gît à côté de la salle de cinéma Mitidja (ex-Paris) et sous le mont du Tancrède, l'ascenseur qui offrait naguère un judicieux raccourci vers la rue du Dr Chérif-Saâdane, moyennant le modique ticket de 0,40 DA pour les fonctionnaires du Palais du gouvernement ainsi qu'à la clientèle de la salle Ibn Khaldoun (ex-Pierre-Bordes). Aujourd'hui qu'on évoque ce moyen de transport que les moins de trente ans ne connaissent pas, le rideau coulissant s'était refermé cette fois-ci pour ne plus se rouvrir sur l'ascenseur qui profitait si bien aux ménagères du quartier le Cadix et de la rampe du Dr Trollard lestées de leurs emplettes quotidiennes. Autres temps, autres mœurs, où l'usager usait de l'ascenseur dès sa descente du bus à l'arrêt fixe du Palais du gouvernement pour rallier vite fait, bien fait, l'avenue Larbi-Ben-M'hidi. Mais ça, c'était du temps où le contribuable profitait pleinement de son temps ! L. N.