Les chirurgiens ont décidé de suspendre le programme du bloc opératoire en prétextant une surcharge de travail et en s'adonnant à des absences récurrentes et non fondées. L'EPH de Oued Zenati, chef-lieu de daïra à une quarantaine de kilomètres de Guelma, a été secoué récemment par un mouvement de protestation initié par un groupe de praticiens spécialistes exerçant dans cet important établissement sanitaire. Un conflit est survenu entre des médecins spécialistes et le directeur de cet hôpital qui voulait appliquer la réglementation en vigueur et mettre un terme aux dysfonctionnements relevés au niveau du service chirurgie, du programme du bloc opératoire, de la consultation perturbée de chirurgie et des évacuations abusives vers d'autres EPH. Cette mesure suscita la colère du corps médical qui adressa des lettres de protestation à la DSP pour décrier les supposées pressions opérées par le directeur général de l'hôpital. Ce dernier saisit sa tutelle et dénonce l'attitude des médecins spécialistes qui refusaient d'appliquer le tableau mensuel de garde établi par le directeur qui proposa la suspension de l'un d'eux pour absences répétées et non justifiées. Un sit-in momentané a eu lieu pour réclamer l'annulation de la sanction prononcée contre leur confrère et jugée arbitraire. La direction opta pour un dialogue pour dénouer la crise. Le directeur général de cet EPH souligne que les gardes mensuelles sont passées à 6 pour chaque praticien, et ce, dans le cadre du programme d'action initié par la DSP pour lutter contre les évacuations abusives et contraignantes vers d'autres EPH et mettre fin aux désagréments occasionnés aux malades de la région. De leur côté, les chirurgiens ont décidé de suspendre le programme du bloc opératoire en prétextant une surcharge de travail et en s'adonnant à des absences récurrentes et non fondées. Ce bras de fer pénalise les malades et la population qui déplore la désertion de certains médecins spécialistes pour des raisons inacceptables. Un citoyen nous déclare : "Les hôpitaux deviennent les otages de quelques praticiens qui privilégient leurs intérêts personnels au détriment de ceux qu'ils sont censés soulager ! L'administration réagit à ces attitudes contraires à la déontologie pour rendre performants leurs services et répondre aux attentes citoyennes. Malheureusement, les mauvaises habitudes se sont ancrées dans la tête d'une partie de nos médecins qui refusent d'assurer leurs gardes et leurs heures légales de travail dans leurs services respectifs !" Selon un professionnel de la santé, il est temps d'assainir ce secteur stratégique car les pouvoirs publics ont mis d'énormes moyens humains et matériels dans les infrastructures sanitaires et il est regrettable que cet élan soit freiné par des inconscients ! H. B.