Le ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé la nomination d'un directeur des œuvres universitaires dans chaque wilaya. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a rencontré hier au siège de son département, les secrétaires généraux des organisations estudiantines agréées, entre autres l'Union nationale des étudiants algériens, l'Ugel, l'Organisation nationale des étudiants algériens et l'Union générale des étudiants algériens. La rencontre a pour objectif d'instaurer le dialogue entre les deux parties afin de trouver des solutions aux problèmes inextricables dans lesquels se débat la communauté universitaire en général et estudiantine en particulier. La situation est loin d'être reluisante même si le ministre et ses conseillers expriment un certain satisfecit pour avoir clôturé un trimestre sans trop de perturbations et ce, en dépit de quelques escarmouches qui ont éclaté dans quelques centres universitaires comme c'est le cas à Sidi Bel-Abbès où le directeur a été pris en otage, et à Tlemcen où le recteur a été attaqué chez lui à coups de pierres. Rachid Harraoubia, qui a félicité hier les organisations estudiantines d'avoir contribué à la réussite de la rentrée universitaire, chose qui n'était pas facile, selon lui, vu le nombre de nouveaux bacheliers (202 000) qu'il fallait prendre en charge, a rappelé à l'ordre les éléments perturbateurs. “La loi sera appliquée”, dira le ministre pour qui il est inadmissible que certains groupes s'immiscent dans l'activité pédagogique dans la gestion des œuvres universitaires. Le ministère, soulignera-t-il, “n'est ni pour la mixité ni contre, ce qui lui importe est d'offrir un lit pour une fille ou un garçon”. Mais là n'est pas le seul problème qui attire l'attention de Rachid Harraoubia qui met également en garde les moralisateurs qui accostent les filles pour leur demander de porter le hidjab ou pour leur reprocher de l'avoir mal porté. Rappelant les différents évènements qui ont émaillé récemment les résidences universitaires, le ministre dénoncera tous les dépassements et promettra que la force du droit sévira contre leurs auteurs. “L'Etat algérien garantit la liberté de religion et la liberté d'expression”, indiquera l'orateur qui remettra en mémoire le malheureux épisode des années 1990. “Nous sommes aux portes d'une amnistie générale”, précisera encore Harraoubia qui met l'accent sur les efforts déployés par l'Etat pour assurer la prise en charge des étudiants. “Aucun pays au monde n'offre l'hébergement à 52% de la population estudiantine et une bourse à 90% des scolarisés, dont le nombre est évalué, aujourd'hui, à 750 000 étudiants”, déclarera le ministre qui annonce la création dans les prochaines années, dans le cadre du plan quinquennal, de 150 000 lits et de 180 000 places pédagogiques. Mais l'une des premières mesures d'urgence que le responsable du département de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique prendra est la nomination au niveau de chaque wilaya un directeur des œuvres universitaires pour favoriser le dialogue entre les locataires des résidences et l'administration, chose qui a fait défaut jusque-là. D'ailleurs, c'est l'un des problèmes que le secrétaire général de l'Union générale des étudiants algériens a soulevé en disant que son organisation ne trouve pas d'interlocuteur, des rapports ont été envoyés même au ministère, mais sont restés sans réponses. Harraoubia a promis, en effet, “d'organiser d'autres rencontres avec les représentants des étudiants pour assurer la stabilité de l'université”. “Nous ferons face à toutes les situations”, affirmera le ministre. K. D.