Le ministre de l'Industrie et des Mines n'a pas pris de gants pour qualifier ses détracteurs, tantôt de "clowns politiques", tantôt de "menteurs et de manipulateurs". Les attaques répétées de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), contre certains proches de Bouteflika, n'ont pas laissé de marbre ces derniers. En effet, Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, a violemment réagi, hier, à la dernière attaque en date du PT, qui l'accuse, pour rappel, d'avoir bradé l'entreprise publique des Cycles et des motocycles et applications (Cycma) de Guelma au profit d'une entreprise privée. Voir galerie photos ICI En dépit des explications fournies sur l'affaire Cycma, en présence de son P-DG, M. Dhimi, M. Bouchouareb s'est d'abord interrogé sur l'identité de celui à qui il devait répondre. "Je vais répondre à l'envoyeur ou à l'envoyé", a-t-il dit, pour préciser que sa réponse ne sera pas uniquement destinée au député du PT de Guelma, Smaïn Kouadria, mais aussi au chef de ce parti. "Ces gens n'ont qu'un seul travail à faire, c'est de parler", a-t-il dit, ajoutant que "puisque spéculer est gratuit, laissons-les dire ce qu'ils veulent". Dans sa réponse, le ministre de l'Industrie et des Mines n'a pas pris de gants pour qualifier ses détracteurs, tantôt de "clowns politiques", tantôt "de menteurs et de manipulateurs". Le ministre, qui a réagi en marge de l'installation du Comité de pilotage des quatre écoles de formation pour les grands groupes industriels que le gouvernement veut mettre en place, est allé plus loin dans sa réponse. Il a accusé des cercles, sans les nommer, de vouloir torpiller l'option de création de grands groupes industriels. "Les tenants de l'immobilisme se sentent dérangés par la création de ces groupes", a déclaré le ministre. L'accusation est très grave, surtout lorsque le ministre se réfère, dans sa réplique, à sa mission d'appliquer "le programme" du chef de l'Etat, et dont le PT est plutôt connu pour être un inconditionnel défenseur. Cet échange d'amabilités entre les soutiens de Bouteflika laisse transparaître, tout au moins, les prémices d'une guerre au sommet de l'Etat. "Le gouvernement a un programme destiné à l'industrie et aux mines", a informé le ministre, précisant qu'il concerne El-Ouenza et Boukhedra afin d'améliorer la capacité et la qualité. Il a cité aussi le cas des mines de Gara Djebilet dont le chef de l'Etat, a affirmé M. Bouchaoureb, a donné "des orientations fermes pour les développer". Il a relevé que "ces gens" ne sont pas à leur premier mensonge. "Ils m'ont accusé d'avoir fait fi de la règle 51/49, pourtant, depuis le mois de juillet, j'ai confirmé son maintien", en accusant ouvertement "certaines personnes" qui se réclament d'être représentantes des travailleurs d'avoir "mis à l'arrêt le haut-fourneau" de l'usine d'El-Hadjar. "Ces gens ont pris en otage l'usine", a-t-il encore accusé, avant de rappeler que depuis son arrivée à la tête du secteur et grâce à l'Etat, "l'usine est remise en marche", à travers les différentes subventions. "Seul le terrain peut juger chacun de nous", a encore dit le ministre, énumérant ses réalisations depuis son arrivée à la tête du secteur. Il a cité, à titre d'exemple, la SNVI et le lancement de l'industrie mécanique, l'usine de sidérurgie à Bellara (Jijel) en partenariat avec les Qataris... Sur un autre volet, le ministre s'est défendu d'avoir créé le FCE. "Les organisations patronales existaient bien avant mon arrivée à ce secteur", s'est-il défendu, avant d'ajouter que la nouvelle politique du gouvernement est de créer la convergence entre le secteur public et le privé sans exclusion. "Si réellement la mise sur pied d'une économie nationale forte est notre dénominateur commun, pourquoi ces gens s'agitent ainsi", s'est interrogé le ministre. M. Dhimi, premier responsable de Cycma, a précisé qu'aucun accord de partenariat n'est signé avec un privé, au-delà d'une manifestation d'intérêt pour une relation strictement commerciale. M. M.