En réaction au message adressé par le président à l'occasion du 19 Mars, le chef du parti d'opposition Jil Jadid se dit "choqué par de tels propos", notamment ceux tenus à l'encontre de l'opposition, de la presse et de la population d'In-Salah. "En quinze années d'exercice du pouvoir, le Président a multiplié les manœuvres politiques auxquelles nous nous sommes opposés, mais jamais il n'avait tenu des propos d'une telle violence", a-t-il estimé, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de son parti à Zéralda. Soufiane Djilali pose la question de savoir si le Président est bien l'auteur de cette "missive" et s'il a réellement donné son accord pour en faire la lecture en son nom, ou si les auteurs du message sont "les factions" qui l'entourent et qui se livrent une bataille de succession ? L'opposant pousse son questionnement jusqu'au bout : "Le Président est-il réellement aux manettes du pays ou y a-t-il des personnes qui dirigent en son nom ?" L'unique façon de s'en rendre compte, selon Soufiane Djilali, serait de constituer un groupe de représentants de la société civile afin de rencontrer le Président et de s'assurer qu'il est en pleine capacité d'exercer ses fonctions. Le président de Jil Jadid réclame donc que "des personnalités publiques, reconnues pour leur fiabilité, soient reçues par le chef de l'Etat et confirment qu'il est en mesure de diriger le pays". Il fonde ses doutes sur le choix du vocable utilisé dans la rédaction du message. "C'est un discours qui sonne comme une déclaration de guerre, une façon de mettre le feu aux poudrières", a-t-il jugé. "Ce vocabulaire est très dangereux et peut mener le pays à la fracture", a-t-il commenté avant d'ajouter : "Ce n'est pas son style et ce n'est d'ailleurs pas digne d'un chef d'Etat." Pour Soufiane Djilali, le 19 Mars était, au contraire, l'occasion de prononcer un discours fédérateur et rassurant. "Il aurait fallu s'adresser à la population pour répondre à ses préoccupations", a-t-il estimé. Au lieu de cela, "il parle au nom d'une faction et profère des menaces directes à l'encontre de l'opposition, de la presse et des contestataires à l'exploitation des gaz de schiste", relève-t-il. Pour Soufiane Djilali, "ce discours est la preuve que le pouvoir craint de voir l'opposition politique s'allier aux opposants de la société civile". A. H.