Le plan du ministère s'articule autour de trois axes ciblant d'abord les enseignants, les élèves et les associations de parents d'élèves. Le ministère de l'Education nationale a transmis à l'ensemble des Directions de l'éducation, des inspecteurs, des chefs d'établissement et des enseignants, une directive en vue de la reprise des cours aujourd'hui. Objectif : rattraper les retards afin d'achever les programmes d'enseignement. Selon le chef de cabinet de la ministre, M. Hedouas, "tout est mis en œuvre pour accompagner les élèves, notamment ceux des classes d'examen, dans l'achèvement des programmes scolaires". Ainsi, des instructions ont été données afin d'organiser les compositions retardées et d'établir les relevés de notes avant le 30 avril prochain pour l'ensemble des niveaux, sauf les futurs bacheliers. "Les classes terminales, qui n'ont pas fait de compositions, peuvent les remplacer par les notes du contrôle continu, afin de donner la priorité à l'achèvement des programmes", indique la directive du ministère. Néanmoins, les compositions du 3e trimestre ainsi que les examens blancs se dérouleront normalement. "À partir du 21 juin et du 24 mai, respectivement, pour les cycles primaire et moyen, et dès le 17 mai pour l'examen blanc du bac et celui du BEM", précise la directive. Le ministère a choisi d'articuler cette démarche autour de trois dispositifs. Destinée aux enseignants, la première action consiste en la mobilisation de l'ensemble des inspecteurs du pays pour accompagner les enseignants sur le plan pédagogique. Pour le chef de cabinet du MEN, "il faut mettre un terme à l'enseignement par répartition au profit d'une approche basée sur la progression". En d'autres termes, le ministère privilégie une méthode d'enseignement moins cloisonnée. "Les leçons dispensées dans une même discipline doivent être liées entre elles. L'élève doit pouvoir comprendre l'ensemble du programme de la matière", explique M. Hedouas. Ainsi, les inspecteurs ont été instruits de sensibiliser, former et accompagner les enseignants dans l'adoption de cette nouvelle démarche pédagogique basée sur la progression. Le chef de cabinet tient à rassurer les élèves quant aux retards accusés. "Nous rassurons les élèves touchés par la grève que les cours peuvent facilement être rattrapés", assure-t-il. "La grève étant intervenue pendant une période qui comprenait l'organisation des examens et des conseils de classes, elle n'a causé, en moyenne, qu'une dizaine de jours de retard dans les cours", précise-t-il. Cap sur les révisions En effet, cette grève menée de front par un collectif composé de plusieurs syndicats avait perturbé le déroulement de l'année scolaire en cours. Après plusieurs rounds de négociations, seul le syndicat Cnapeste avait maintenu le débrayage durant plus d'un mois. À la veille des vacances de printemps qui se sont achevées hier, le Cnapeste, qui a finalement trouvé un accord avec le ministère, a décidé de la reprise des cours. Le ministère avait appelé les élèves ainsi que les enseignants à se mobiliser lors de la première semaine des vacances afin de rattraper le retard accusé en raison de la grève. Mais cette mobilisation, qui n'a pas été suivie de la même façon par tous, n'a pas permis à l'ensemble des élèves de rattraper les cours. "Cette opération n'est pas un échec. Certains établissements ont connu une affluence d'élèves tandis que d'autres ont seulement dispensé des cours de soutien", rapporte le chef de cabinet. Le second dispositif prévu par le ministère concerne les élèves. M. Hedouas lance un appel à l'ensemble des élèves afin qu'ils soient présents en classe durant le 3e trimestre. "Tous les chefs d'établissement ont reçu l'ordre d'ouvrir les portes des lycées après les heures de cours et pendant les week-ends afin d'organiser les révisions." Il les invite également à continuer à utiliser le CD, contenant le programme et la plateforme interactive de l'Office national de l'enseignement à distance (Onefd) qui, rappelle-t-il, "ne remplacent pas les enseignants, mais sont des outils pédagogiques d'appoint qui permettent de développer l'autonomie et les capacités d'apprentissage chez l'élève". M. Hedouas annonce, en outre, qu'un autre CD de révision leur sera distribué dans les jours à venir. "Ce CD contient un résumé des cours avec des exercices d'application et des corrigés." Enfin, le troisième axe de la démarche du ministère consiste en l'implication des associations de parents d'élèves. "L'éducation est l'affaire de tous : du ministère, mais aussi des parents d'élèves", estime M. Hedouas, qui affirme avoir organisé une rencontre avec les représentants des parents d'élèves quatre jours auparavant. "Au cours des discussions, nous avons insisté sur le rôle que doivent jouer ces associations dans l'organisation de la vie scolaire des élèves", raconte-t-il. Le ministère accorde une importance particulière à impliquer l'ensemble des acteurs. "Nous avons expliqué notre démarche aux parents afin qu'ils rassurent, à leur tour, leurs enfants quant à notre volonté de tout mettre en œuvre pour achever les programmes", explique-t-il. Mais convaincre les élèves, notamment les futurs bacheliers, de délaisser les cours privés et d'être assidus durant ce dernier trimestre, n'est pas chose aisée car, les mauvaises habitudes ont la peau dure... A. H.