Sur le terrain, la situation sécuritaire est en constante dégradation. Les combats opposant Fajr Libya aux forces armées libyennes, dirigées par le général Khalifa Haftar, se poursuivent aux portes de Tripoli. Une réunion du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, est prévue, aujourd'hui à Rome, avec le ministre des Affaires étrangères italien, Paolo Gentiloni, et son homologue égyptien, Sameh Choukry, pour discuter de l'évolution de la situation en Libye, à indiqué, hier, un communiqué du gouvernement de Matteo Renzi. Directement concernées par la crise libyenne, l'Algérie, l'Egypte et l'Italie se mobilisent activement sur le front diplomatique pour parvenir, dans les meilleurs délais, à un accord de paix dans ce pays voisin. Deux semaines après une première rencontre, l'initiative italienne de réunir Alger et Le Caire à Rome intervient parallèlement au dialogue interlibyen engagé à Genève début janvier. Le groupe de contact international poursuit ses travaux au Maroc, avec la participation des représentants des factions libyennes, y compris les membres de Fajr Libya qui a installé un gouvernement parallèle à Tripoli. Les acteurs politiques et les chefs des milices et des tribus influentes ont déjà réussi à s'entendre sur quelques points préalables à l'ouverture officielle d'un dialogue de paix, incluant toutes les sensibilités politiques, à l'exception des groupes terroristes islamistes radicaux. Les discussions, qui reprendront la semaine prochaine au Maroc, ont permis, selon le député libyen Aboubakar Dayira, de placer le Parlement au cœur du jeu politique, a rapporté le quotidien tripolitain en ligne Libya24. "La communauté internationale reconnaît le Parlement comme seule entité politique législative", a indiqué M. Dayira, précisant que "dès la signature de l'accord de paix final, l'actuel congrès national, en fin de mandat, n'aura plus aucune influence sur la vie politique dans le pays", a ajouté la même source. Les discussions devront aussi aboutir à la désignation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale, dont le Premier ministre et les membres de son Exécutif ne devraient pas avoir de lien avec les milices et les forces politiques qui ont semé le chaos dans le pays, a ajouté Libya24. "La durée du mandat de ce gouvernement ne devrait pas dépasser les deux ans ou, du moins, jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution", a expliqué Aboubacar Dayira. Autrement dit, le futur gouvernement de l'unité nationale serait formé de technocrates. Mais sur le terrain, la situation sécuritaire est en constante dégradation. Les combats opposant Fajr Libya aux forces armées libyennes, dirigées par le général Khalifa Haftar, se poursuivent aux portes de Tripoli. Les violences armées touchent quasiment toutes les villes libyennes, livrées à l'anarchie depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, mort assassiné en septembre 2011, lors de la révolte populaire, déclenchée moins d'un an avant. Hier matin, la milice Fajr Libya, originaire de Misrata, a décrété Al-Azizia ville militaire, selon Libyens.net, une agence de presse proche des islamistes, tandis que d'autres médias libyens affirment que cette cité, située à 80 km au sud de Tripoli, est tombée entre les mains des forces loyales à Haftar. Dans ce contexte de violence extrême, la guerre des médias sème encore plus de confusion autour des événements en cours dans ce pays, au bord de la scission. Par railleurs, des voix se sont élevées à Misrata pour dénoncer l'offensive militaire de Khalifa Haftar pour la reconquête de la capitale Tripoli. L'ancien général, sous Mouammar Kadhafi, a affirmé, vendredi, que la capitale sera libérée des mains de Fajr Libya dans deux semaines. L. M.