Le recours à la justice semble être l'ultime démarche que les enseignants du centre universitaire de Tamanrasset veulent suivre pour faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. Après un large mouvement de grève qui, rappelons-le, avait paralysé le centre en février dernier et les vaines correspondances adressées au ministère de tutelle, les enseignants décident de solliciter le tribunal administratif de la wilaya pour dénoncer "les dangereux dépassements" enregistrés à leur encontre. Leur action, expliquent-ils, est motivée par la dégradation des conditions de travail au sein de cet établissement d'enseignement supérieur qui vit une situation d'instabilité en raison de l'absence d'un sérieux dialogue entre le syndicat et l'administration. "Il nous est difficile de travailler avec des responsables qui ne respectent pas la déontologie de la profession ni les libertés de l'exercice du droit syndical. Nous évoluons dans un climat délétère et de tension favorisé par le double comportement de l'administration qui a opté pour la répression et la rétorsion pour faire taire les voix qui se sont élevées contre les décisions arbitraires prises par la direction du centre suite à la dernière grève", regrette un syndicaliste. Notre interlocuteur, qui en a gros sur le cœur, ne trouve toujours pas d'explication à l'acharnement de l'administration qui ne cesse "d'adresser aux grévistes des avertissements cosignés et des avis de harcèlement leur imposant d'adresser une lettre de clémence et de pardon au directeur dans un délai déterminé s'ils veulent éviter d'infliger des sanctions sévères". Pour mettre un terme à ces agissements d'intempérance, les enseignants, dont le nombre dépasse 50, optent pour la voie judiciaire et cumulent 70 plaintes contre le directeur du centre universitaire qu'ils comptent tout prochainement déposer auprès du tribunal administratif. À son tour, la direction du centre a, dans une réponse de 9 pages, adressée entre autres au secrétaire général du syndicat national des professeurs universitaires, réitéré son engagement à renouer le dialogue pour prendre en charge les préoccupations des enseignants suivant les mécanismes édictés par la loi et les textes fixant les conditions et les procédures légales relatives aux points soulevés. Le directeur du centre a, dans cette même correspondance qui traite plus de 33 points de revendications formulés par la section syndicale de l'établissementet qui touche essentiellement les volets pédagogique, scientifique, social et pécuniaire, rappelé que son administration est prête à toute enquête si la tutelle l'estime nécessaire. R. K.