Le climat tendu dans lequel ils évoluent en raison de l'absence d'une oreille attentive à leurs doléances aurait poussé, récemment, les professeurs du centre universitaires de la wilaya de Tamanrasset (CUT) à investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Les dizaines de manifestants ayant pris part à cette action initiée par le Syndicat national des enseignants universitaires à Tamanrasset (Sneut) ont dénoncé «la hogra» dont ils se sentent victimes et «les manœuvres bureaucratiques» appliquées à leur encontre. La dégradation des conditions professionnelles au sein du CUT qui vit une situation d'instabilité, depuis plusieurs mois en l'absence d'un sérieux dialogue entre le syndicat et l'administration, a également été signalée par les protestataires, qui ont tiré à boulets rouges sur le premier responsable de l'institution du fait qu' «il ne respecte point la déontologie de la profession et encore moins la liberté d'exercice du droit syndical». «Nous ne pouvons plus travailler dans cette ambiance électrique et la tension favorisée par le double comportement de l'administration qui a opté pour la répression et la rétorsion en vue de faire taire les voix qui se sont élevées contre les décisions prises arbitrairement contre les enseignants détracteurs», tonnent-ils en demandant au ministère de tutelle de diligenter une commission d'enquête et d'inspection afin «de mettre fin aux dépassements enregistrés dans ce centre». Les protestataires, qui en ont gros sur le cœur, ne trouvent toujours pas d'explication à «l'acharnement» de l'administration qui ne cesse de «les harceler» en adressant des avertissements écrits aux grévistes qui ont, faut-il le rappeler, été tabassés par les agents de sécurité à l'intérieur même de l'enceinte universitaire. «Au lieu de sanctionner les employés mis en cause et prendre les mesures disciplinaires à leur encontre, la direction s'en est prise derechef aux enseignants qui se sont vu notifier plusieurs questionnaires», ajoutent-ils. Pour mettre un terme à cette déconfiture, les professeurs, dont le nombre dépasse 50, ont déposé plainte auprès du commissariat compétent, et ont saisi le tribunal administratif de la wilaya pour dénoncer le silence de l'administration. A son tour, la direction du centre a, dans une réponse de neuf pages, adressée entre autres au secrétaire général du syndicat national des professeurs universitaires, réitéré son engagement à renouer le dialogue pour prendre en charge les préoccupations des enseignants suivant les mécanismes édictés par la loi et les textes fixant les conditions et procédures légales relatives aux points soulevés. Le directeur du centre, Dada Moussa Belkheir, a, dans ce même document qui traite plus de 33 points de revendications formulées par la section syndicale de l'établissement et qui touche essentiellement les volets pédagogique, scientifique, social et pécuniaire, rappelé que son administration est prête à toute enquête si la tutelle l'estime nécessaire. Toutefois, il a mis en garde contre «les manipulations visant la stabilité de l'institution». «J'applique la réglementation rigoureusement et en toute transparence. Ce qui aurait déplu à certains professeurs animés par des ambitions autres que l'enseignement», a-t-il déclaré.