Chaque jour qui passe apporte son lot de révélations quant à l'attribution de la 31e Coupe d'Afrique des nations au Gabon en 2017, par la Confédération africaine de football. Beaucoup de spéculations ont suivi ce résultat surprenant du scrutin à huis clos, et selon les Algériens, entaché d'un manque de transparence criant. En effet, jusqu'à maintenant, la CAF n'a toujours pas rendu publics les résultats détaillés du vote des membres de l'exécutif et encore moins adressé le PV de la réunion. Cependant, selon une source digne de foi, l'Algérie a récolté 5 voix contre 7 pour le Gabon. Les voix algériennes sont celles du Malgache Ahmad, du Tunisien Tarek Bouchamaoui, du Soudanais Mejdi Chemsedine, du Zambien, Kaluscha Bwalya, et... Issa Hayatou. Une information qui, du reste, confirme les affirmations de l'Egyptien Hani Abourida, le lendemain du scrutin affirmant dans la presse égyptienne que "Hayatou a voté pour l'Algérie". Le Gabon n'a finalement devancé l'Algérie que de deux petites voix, puisqu'il a réussi à obtenir 7 voix : celles des deux vice-présidents, Suketu Patel (Seychelles), Kabele Camara (Guinée), et des membres, Mamadou Diakité (Mali), Adoum Djibrine (Tchad), Constant Omari Selemani (RD Congo), Leodegar Tenga (Tanzanie) et Anjorin Moucharafou (Bénin). Comment se fait-il donc que Hayatou ait voté pour l'Algérie et que cette dernière ait perdu tout de même la bataille ? La raison est simple : c'est Hayatou lui-même qui a prévu ce scenario machiavélique : il a instruit ses plus proches collaborateurs de voter pour le Gabon et une fois qu'il a eu la certitude que le Gabon avait déjà la majorité des voix 6+1 sur 12 votants, il a voté Algérie pour la forme, histoire de sauver la face après avoir promis au Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, qu'il allait voter pour l'Algérie. Il a surtout manipulé les deux membres, le Malien Mamadou Diakité et le Béninois Anjorin Moucharafuo, qui ont fait, finalement, la différence au décompte final. Ces deux derniers avaient pourtant donné leur parole à Raouraoua d'accorder le bulletin pour l'Algérie. Diakité et Moucharafuo trahissent Raouraoua On comprend, dès lors, mieux la colère de Raouraoua à sa sortie de la salle lorsqu'il affirmait : "Nous avons été trahis". Il visait, en fait, les deux membres, le Malien Mamadou Diakité et le Béninois Anjorin Moucharafuo. "Ce sont pourtant des amis traditionnels de l'Algérie", déclare un diplomate algérien. Raouraoua et, par ricochet, Tahmi, mis au parfum de ce deal, étaient sûrs que l'Algérie allait triompher. Les paroles de Raouraoua étaient rassurantes d'où l'optimisme de Tahmi, mais ils n'a su que la veille du vote, à force d'arguments financiers, que Hayatou avait réussi à "acheter" les voix du Malien Mamadou Diakité et du Béninois Anjorin Moucharafuo. Pour rappel, seuls 12 membres du comité exécutif de la CAF ont le droit au vote sur 19 en tout, dans ce vote à bulletin secret. Les pays candidats dont les membres font partie du comité exécutif, à savoir l'Algérien Mohamed Raouraoua et Kwesi Nyantakyi, président de la Fédération ghanéenne de football, n'ouvrent pas droit au vote. Le Gabon n'est pas représenté au sein du comité exécutif. Selon notre source, le débat au sein du comité s'est focalisé sur deux pays, l'Algérie et le Gabon, le 3e pays, le Ghana, a été écarté des débats, il n'a récolté, du reste, aucune voix. Maintenant, une autre question : pourquoi Hayatou a choisi le Gabon ? Notre source raconte une scène vue au stade de Malabo lors de la CAN-2015. "Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, présent au stade, entre, suivi de Hayatou, dans la salle VIP avec une mallette. Il en ressortira les mains vides. Ce jour-là, j'ai dit à Raouraoua que les jeux étaient faits en faveur du Gabon, mais il a voulu se battre contre vents et marées, aller jusqu'au bout, il a finalement perdu", relate notre interlocuteur. Dernière question, pourquoi Hayatou en veut à ce point à Raouraoua. "Eh bien, tout simplement, parce qu'il voit en lui un sérieux candidat aux élections à la présidence de la CAF, prévue justement en 2017", rétorque notre interlocuteur ! R. A.