Le groupe de la Banque mondiale (BM) vient d'éditer le 5e numéro de sa newsletter appelée la Lettre d'Al-Djazaïr. Cette première édition de l'année s'articule autour de la situation de l'Algérie suite à la dégradation des prix du pétrole sur les marchés mondiaux. D'ailleurs, l'éditorial de ce 5e numéro est consacré au "choc pétrolier qui frappe l'économie mondiale et qui suscite un vent de frayeur dans tous les pays producteurs, notamment en Algérie où la sérénité n'est plus de mise du fait des conséquences prévisibles ou non de la crise annoncée". La Banque mondiale estime que "pour avoir fait le choix stratégique de tout miser sur les hydrocarbures, l'Algérie a créé les conditions de sa propre vulnérabilité en s'exposant aux contrecoups du moindre hoquet qui surviendrait sur le marché international des hydrocarbures". Sous le titre "Algérie : un nouveau contrat social ?", les rédacteurs de la Lettre d'Al-Djazaïr font remarquer que "la manne pétrolière et gazière aidant, la redistribution de la rente est devenue l'élément clé des politiques publiques. L'Etat, de manière volontariste, a consenti à consacrer une part substantielle des ressources publiques aux subventions des prix". Pour la Banque mondiale, "les prix très bas du carburant ont tué chez les Algériens le réflexe de l'efficacité énergétique et du comportement responsable". Selon les chiffres donnés par la Banque, "les subventions à l'énergie auraient coûté au Trésor public environ 20 milliards de dollars en 2014, ce qui représente le tiers du budget annuel de l'Etat". L'institution internationale ajoute que "10% de la population la plus aisée consomment plus de carburant que les 90% restants de la population". Pour enfin se demander "à qui profitent donc les subventions ?". La Banque mondiale préconise la rationalisation des subventions et autres transferts sociaux directs et indirects. Le gouvernement algérien est ainsi invité à "introduire des augmentations échelonnées". Selon la Banque mondiale, "une stratégie progressive permettrait aux ménages et aux entreprises de s'adapter, et au gouvernement de mettre des filets de sécurité sociale". Par ailleurs, la Banque mondiale évoque également la mise en œuvre des réformes qui confèrent au secteur privé le rôle de moteur de croissance. Le nouveau contrat social proposé par la Banque mondiale met impérativement la bonne gouvernance au cœur des politiques publiques.