L'ancien président de la Fédération algérienne de football, qui est de plus professeur au sein de la Confédération africaine (CAF), M. Rachid Mekhloufi, était l'une des figures de proue la plus convoitée par la presse nationale, lors de l'assemblée générale ordinaire de la FAF, hier, à l'hôtel Sheraton (Club des Pins). Approché par nos soins, en marge de l'AG, l'ex-star de l'équipe nationale FLN, a bien voulu répondre à nos questions, dans un discours franc et convaincant. Selon lui, la régression du niveau du football national est due plutôt à l'absence d'un travail de base et de formation, représentant, naguère, la force de la balle ronde algérienne. Abordant le sujet de l'équipe nationale où le staff technique demeure vacant depuis plus de sept mois, après le limogeage de Rabah Madjer, M. Mekhloufi estime que la nomination d'un coach étranger ne résoudra pas le problème définitivement. Le fait que, stigmatise-t-il, la discipline est dépourvue d'un centre de formation pour les jeunes talents, les choses en resteront là. C'est une manière pour lui d'attirer l'attention de l'instance fédérale sur cette question vitale pour l'avenir du football algérien. Liberté : Que devient M. Mekhloufi, après cette longue absence de la scène footballistique nationale ? M. Mekhloufi : Détrompez-vous, je suis encore en mesure de travailler davantage. Je ne suis pas aussi vieux que vous le croyez (rires). Soyez certain que je suis au courant de ce qui se passe dans le football algérien. Pour le moment, j'occupe le poste de professeur au niveau de la Confédération africaine de footbal. Il est temps pour les responsables de la FAF de fructifier votre compétence et votre expérience pour aider le sport roi national à sortir la tête de l'eau. N'est-ce pas… Le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua que je félicite au passage, après l'adoption par l'AG de son bilan moral et financier de la saison 2001-2002, a bien compris la situation et le rôle prépondérant que pourrait avoir les gens d'expérience dans la réhabilitation de notre football. En effet, le président de la fédération m'a proposé de venir travailler en Algérie, mais, j'ai décliné poliment son offre. Quel genre de mission voulait-il vous confier, et pourquoi l'avoir refusée ? Lors de la dernière réunion du comité exécutif de la CAF, au Caire, M. Raouraoua m'a proposé le poste de directeur technique national. Néanmoins, je lui ai fait savoir que pour le moment je ne peux pas accepter cette tâche. D'autant que j'ai une mission bien déterminée au niveau de la CAF, que je compte accomplir jusqu'au bout. Voilà tout simplement les raisons de mon refus. Le football national a connu une nette régression cette dernière décennie. Selon vous, quelles en sont les raisons ? C'est vraiment malheureux pour une discipline qui pouvait réaliser des miracles sur le plan continentale, voire mondial. Dés lors cependant que nous avons négligé le travail de la base, à savoir la formation, on a toujours tenté de nous évoquer ce subterfuge du manque d'encadreurs technique qualifiés pour former une élite capable de représenter dignement la discipline au plan international. Je ne suis pas de cet avis, car je suis convaincu que l'Algérie possède des cadres jeunes et de haut niveau, capables d'accomplir tel qu'il se doit cette mission. Seulement, il va falloir leur fournir les moyens pédagogiques et surtout matériels nécessaires. Il est absurde pour une grande nation comme l'Algérie de ne pas posséder un centre de formation digne de ce nom. Désormais, nous sommes condamnés de revenir à cette politique qui a fait, dans un passé très proche, la force de frappe de l'Algérie. En outre, nous avons un grand avantage, du moment que nous avons des jeunes doués pour le football. La FAF a dû recourir à un entraîneur, George Leekens, un étranger, pour améliorer le niveau des Verts, lesquels n'ont plus fière allure au niveau international. Qu'en pensez-vous ? Je ne vous cache pas que l'option de recruter un entraîneur ne m'emballe pas. Au risque de me répéter, le problème de notre football est l'absence d'une politique nationale de formation pour les jeunes. À mon sens, l'Algérie dispose de techniciens avérés qui peuvent assurer cette mission. Une fois, la situation redressée définitivement, on optera pour un coach étranger. Sans quoi, la mission du technicien étranger risque de ne pas donner les résultats escomptés. K. Y.