En moins d'une semaine, la Méditerranée a englouti 1 150 migrants clandestins qui avaient tenté de rallier l'Europe, dans des barques de fortune, à partir des côtes libyennes. Samedi, un chalutier "a chaviré à environ 70 milles (130 km) des côtes libyennes avec à son bord plus de 700 personnes, selon le récit de 28 survivants récupérés par un navire marchand portugais", a indiqué Carlotta Sami, porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) en Italie. Ce chiffre, qui s'ajoute aux 400 migrants disparus en mer la semaine dernière, est loin d'être définitif. Ce bilan macabre met l'Union européenne face à ses responsabilités. Aujourd'hui, en effet, une rencontre des ministres des Affaires étrangères devra se tenir au Luxembourg, à la convocation de la chef de la diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica Mogherini, dont le pays fait face, quasiment seul, au flux des immigrants clandestins, en provenance de Libye. En visite la semaine dernière aux Etats-Unis, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a tiré la sonnette d'alarme et a rappelé la nécessité d'une réponse commune à cette tragédie qui agite la région depuis des années. "Ces vies brisées compromettent la dignité de la communauté internationale et nous risquons de perdre notre humanité", avait dit, de son côté, le chef de l'Etat italien, Sergio Mattarella. Le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterrez, a plaidé hier pour une "action urgente" face à ce qui représente potentiellement "la plus grosse tragédie" de migrants jamais intervenue en Méditerranée. Face à l'ampleur du drame, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a estimé que "la réponse doit venir d'Europe et les mots ne suffisent plus. Il faut agir. Nous Européens, nous risquons notre crédibilité si nous ne sommes pas capables d'éviter ces situations dramatiques qui se produisent tous les jours". Madrid a eu, au même titre que Rome aujourd'hui, à gérer cet incontrôlable flux de migrants fuyant la guerre ou la misère qui sévissent en Afrique. Mais elle se place en troisième position derrière Athènes et Rome. L. M./Agences