Cinquième chapitre : Malgré elle... Résumé : Dalila prie son père de ramener Maria chez elle, prétextant qu'elle doit impérativement prendre son traitement. En fait, Maria a préféré abréger la soirée, refusant de croiser Yahia de nouveau. Elle promet à son amie de revenir le lendemain matin. Elle ne cesse de penser à lui au fait qu'elle était heureuse avec lui. Avant... Quand elle se réveille, il est plus de huit heures. Maria décide de ne pas se rendre chez Dalila. Son cœur lui dit que Yahia y sera. Elle ne veut pas se compliquer la vie. Elle appelle Dalila et n'hésite pas à lui mentir. - Salem est souffrant ! Je passerai demain chez toi ! Dalila tente de la convaincre de revenir, lui disant que Yahia n'était pas là. - Demain, je te jure que je viendrai ! Aujourd'hui, je me consacre à mon fils ! Il a besoin de moi... Elle raccroche, refusant de céder aux prières de son amie. Elle n'a pas le choix. Chaque fois qu'elle pense à Yahia, son cœur s'emballe. Les doux souvenirs des jours heureux sont une douce torture. Elle sent que si elle revoit Yahia, elle ira au-devant de nouvelles déceptions. Salem dort encore. Elle se prépare du café, en se remémorant Yahia et leur histoire d'amour. Elle se rappelle le froncement de ses sourcils puis son sourire surpris en la trouvant chez Dalila. Il ne s'attendait pas à la voir. Il l'imaginait ailleurs. Elle sourit au fait que chaque fois qu'il appelait sa fille, c'était son prénom qu'il prononçait. Chaque fois, il devait penser à elle et se rappeler leur amour. Dix années d'amour auraient dû les rendre inséparables. - Pourquoi es-tu avec une autre ? Pourquoi lui as-tu donné ce que je voulais ? murmure-t-elle, comme s'il pouvait l'entendre. Si tu n'étais pas marié et papa, on aurait pu reprendre ! Mais qu'est-ce qui t'a pris de t'engager ? Ce reproche tire Salem de son sommeil. Il la regarde avec son sourire qui invite au câlin. - Mon petit amour ! - Maman... Maria le prend dans ses bras et le garde contre son cœur. C'est un moment sacré. Chaque matin, à son réveil, le temps d'un quart d'heure, ils font du peau à peau. Elle lui donne son petit-déjeuner puis son bain. Elle n'a aucune envie de sortir. N'était la crainte de tomber sur Yahia, elle se rendrait chez Dalila et l'accompagnerait à sa nouvelle demeure. "Je la verrai demain ! pense-t-elle. C'est mieux pour tout le monde !" On frappe à sa porte. Salem, à son bras, elle va ouvrir, persuadée que c'est sa voisine Fatima. Elle recule, serrant son fils, contre elle, en découvrant Yahia. - Bonjour ! Maria n'y répond pas. La surprise passée, elle lui répond sèchement. Le seul homme qu'elle ait aimé est là. Mais maintenant, elle l'aime autant qu'elle le hait. - Ce n'est pas un bon jour si tu te pointes chez moi sans invitation ! réplique-t-elle. Pars d'ici tout de suite ! Je ne veux pas qu'on te voie ici ! - Dalila m'a dit que ton fils est souffrant ! Rien de grave, j'espère ! - Et alors ? réplique-t-elle. Il n'est rien pour toi ! D'ailleurs, il va bien ! Comment as-tu su où j'habitais ? l'interroge-t-elle. Pourquoi es-tu venu ? - Il faut que je te parle ! Je ne partirai pas avant ! la prévient-il d'un ton déterminé. - Va m'attendre dehors ! Je te rejoins... Elle ferme la porte et s'y adosse alors que Salem se débat, demandant qu'elle le repose par terre. Elle hésite à sortir. Elle se demande si elle parviendra à lui tenir tête, à lui mentir effrontément et s'il s'en doutera. Elle l'aurait laissé poiroter longtemps devant sa porte, mais elle craint la réaction des propriétaires du studio qui avaient été formels. Elle ne peut pas recevoir d'homme. La situation ne lui laisse pas le choix. Elle enfile un gilet et le rejoint dehors... (À suivre) A. K.